Résumés
Résumé
La thématique des « enfants-soldats » semble devenue depuis quelques années une découverte sensationnelle dans la thématique littéraire. Depuis Allah n’est pas obligé, on disserte avec beaucoup d’affectation sur une « trouvaille » qui met en scène des horreurs dégradantes dans lesquelles sont impliquées des enfants. Des rébellions inattendues, des cohues passionnées, des corps expéditionnaires. En prime, les cohortes des « small soldiers », que personne n’attendait. Pourtant, une observation attentive indique clairement que, en dépit de la médiatisation assourdissante, les textes publiés depuis la « culture coloniale », et qui sont considérés comme les plus représentatifs des « mythologies africaines », sont justement ceux qui exaltent à la caricature les souffrances des « enfants-soldats ». Les causes pour lesquelles ils sont suppliciés sont peut-être différées par rapport aux principes de leurs actes. Cette itérativité indique finalement que la thématique constitue désormais une postulation de sens, et que « l’irruption » récente n’est que la suite d’un processus de néantisation dans laquelle les adultes (en)traînent toujours les enfants.
Abstract
Since the publication of Ahmadou Kourouma’s Allah n’est pas obligé, Francophone African literatures seem to have suddenly discovered a rather sensational theme: that of « small soldiers » who are consistently involved in degrading horrors. But a more careful observation of literary history clearly indicates that, in spite of the noisy media coverage, some of the texts published during the colonial period and which are said to be the most representative of African mythologies systematically address the sacrifice of « small soldiers » and their involvement in wars they had nothing to do with. This presence of « child-soldiers » clearly indicates that the recent « discovery » by the media, novelists and critics is a consequence of a nullification process always initiated by adults.
Parties annexes
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