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« Novembre, novembre de la Toussaint poisseuse. Je n’ai jamais aimé novembre, le mois le plus cruel de l’année. Tout commença un dimanche de novembre poisseux. J’avais rendez-vous, au bas de la ville, avec quelques copains […] » (Mère-Solitude)
Et cette grande aventure se termina en ce mois cruel de novembre de 2002 ; fidèle à lui-même, Émile Ollivier nous a quittés à l’improviste, un dimanche de novembre, pour un rendez-vous imprévu dans un au-delà que nous lui souhaitons meilleur.
Homme de coeur, homme de parole, grand humaniste et grand nomade, Émile Ollivier a cessé aujourd’hui d’écrire l’infini des possibles. Mais il nous laisse un héritage inépuisable, fait de sensibilité et d’humour, de finesse et d’intégrité, de tenacité et d’espoir lucide.
Il disait : « J’ai quitté Haïti ; en revanche, Haïti ne m’a jamais quitté » (Repérages). Aujourd’hui c’est lui qui nous quitte, abruptement, mais nous ne le quittons pas. Homme de dialogue, Ollivier tenait toujours sa porte ouverte à tous, et si nous devons désormais renoncer à ces échanges vivifiants et chaleureux avec l’homme, le dialogue avec l’oeuvre se poursuit. De lecture en relecture, nous suivrons les traces des pieds poudrés de ce grand migrant des temps modernes.
Merci Émile ! et bon vent. Tu nous manques.