Résumés
Résumé
Cet article porte sur l'inscription de l'oralité dans la Première Aventure Céleste de Monsieur Antipyrine (1920) de Tristan Tzara. L'éclatement générique dont témoigne la pièce-manifeste tzarienne remet autant en question la linéarité de la structure dramaturgique aristotélicienne que celle de l'écriture alphabétique occidentale. Cette liquidation métaphorique de l'écriture phonétique instaure un syllabaire (dada) qui se définit par une sonorité (oralité) libre des contingences syntaxico-sémantiques. L'oral se trouve ainsi inscrit dans ces mots-syllabes agrammaticaux qui renforcent la nature bruitiste (lautgedicht) de la graphie tzarienne. La performance dada propose une poiésis nouvelle où le corps participe dans toute sa force primordiale.
Abstract
This article focuses on the inscription of the oral in Tristan Tzara's la Première Aventure Céleste de Monsieur Antipyrine. The drama-manifesto attests a generic subversion which calls into question the linearity of the dramatic aristotelian structure as well as the mimesis of the occidental alphabetical writing. The metaphorical liquidation of the phonetic writing introduces a syllabic writing which defines itself as a sonorousness free of syntaxico-semantic contingencies. Orality therefore results from those agrammatical word-syllables which reinforce the bruitist nature (lautgedicht) of Tzara's parole. Dada performance suggests a new poiésis in which take part the primordial forces of our body.