Résumés
Résumé
L'un des prestiges de l'écriture ferronienne réside dans la reconstitution de la présence, là où le mythe théocratique du Canadien français avait isolé l'individu de son entourage aussi bien physique que métaphysique. Loin de rejeter la tradition messianique des Canadiens français, Ferron entreprend de la transformer : à la démarche métaphorique de l'Église canadienne-française (imposer un Dieu absent), il substitue une démarche métonymique (réconcilier l'homme avec les éléments de son vécu). Toutefois, le Dieu de Ferron partageant le réel des humains, son apothéose risque de ne pas s'avérer dans les faits; le salut du pays reste incertain. La substitution ferronienne du paradigme (métaphore) par le syntagme (métonymie) revêt ainsi le caractère d'un pacte avec le Diable, qui n'oubliera pas sa créance... le pays perdu, le Prince de ce monde triomphera.
Abstract
One of the magic qualities of Ferron's writing consists in the reconstitution of the presence, where the French Canadian's theocratic myth had isolated the individual from his physical as well as metaphysical surroundings. Far from repudiating the messianic tradition of French Canada, Ferron undertakes to transform it: for the metaphoric role of imposing an absent God played by the French-Canadian Church, Ferron substitutes the metonymic one of reconciling man with the elements of his experience. Although Ferron's God shares the reality of human beings, His apotheosis risks not be made manifest: the country's salvation remains uncertain. Ferron's substitution of syntagm (metonymy) for paradigm (metaphor) thus assumes the character of a pact with the Devil, who will not forget to claim his due... Once the country is lost, the Prince of this world will triumph.