Volume 47, numéro 1-2, 2023 Nouveaux enjeux au Groenland contemporain (Kalaallit Nunaat) Emerging Issues in Contemporary Greenland (Kalaallit Nunaat) Sous la direction de Carina Ren, Rikke Becker Jacobsen, Mette Simonsen Abildgaard et Robert Christian Thomsen
Sommaire (25 articles)
Introduction
-
Emerging Issues in Contemporary Greenland (Kalaallit Nunaat)
Carina Ren, Rikke Becker Jacobsen, Mette Simonsen Abildgaard et Robert Christian Thomsen
p. 1–8
-
Nouveaux enjeux au Groenland contemporain (Kalaallit Nunaat)
Carina Reni, Rikke Becker Jacobsen, Mette Simonsen Abildgaard et Robert Christian Thomsen
p. 9–17
-
The Entanglements of English in Contemporary Greenland
Ushma Chauhan Jacobsen
p. 19–40
RésuméEN :
Greenland’s international presence intertwines with its emerging status as an autonomous Arctic nation and with reconfigurations of the postcolonial identities of its people. In this article, I explore the positions and practices of English in Greenland in relation to two conditions of ambivalence: the ambivalence of English as both imperialistic and empowering, and the ambivalence that textures postcolonial Kalaallit-Danish relations. I consider how exploring the arguments, desires, and contestations of English, gathered through diverse empirical fragments, draws attention to the entanglements of multidirectional aspirations, diverse communities, new technologies, and altered geographies. The connections to English emerge in the everyday communicative practices of Greenland’s people and in the demands of organizations and industries. These connections are just as formidable as those stemming from political rhetoric and policies. I propose that the significance of English is in the making and conclude by outlining three areas of further collaborative research to follow this development for Kalaallisut, for Kalaallit-Danish relations, and for the production of new forms of equalities and inequalities.
FR :
La présence internationale du Groenland est étroitement liée à son statut émergent de nation arctique autonome et à la reconfiguration des identités postcoloniales de son peuple. Dans cet article, j’explore les positions et les pratiques de l’anglais au Groenland et leurs relations avec deux conditions d’ambivalence : L’ambivalence de l’anglais, à la fois impérialiste et habilitant, et l’ambivalence qui structure les relations postcoloniales entre les Kalaallit et les Danois. J’examine comment l’exploration des arguments, des désirs et des contestations de l’anglais, recueillis à travers divers fragments empiriques, exige de prêter attention aux enchevêtrements d’aspirations multidirectionnelles, de communautés diverses, de nouvelles technologies et de géographies modifiées. Les liens avec l’anglais apparaissent dans les pratiques quotidiennes de communication des habitants du Groenland et dans les demandes des organisations et des industries. Ces liens sont tout aussi formidables que ceux qui découlent de la rhétorique et des politiques. Je propose que l’importance de l’anglais soit en cours d’élaboration et je conclus en soulignant trois domaines de recherche collaborative pour suivre ce développement pour les Kalaallisut, pour les relations entre les Kalaallit et les Danois et pour produire de nouvelles formes d’égalité et d’inégalité.
-
Les enchevêtrements de l’anglais au Groenland contemporain
Ushma Chauhan Jacobsen
p. 41–64
RésuméFR :
La présence internationale du Groenland est étroitement liée à son statut émergent de nation arctique autonome et à la reconfiguration des identités postcoloniales de son peuple. Dans cet article, j’explore les positions et les pratiques de l’anglais au Groenland et leurs relations avec deux conditions d’ambivalence : L’ambivalence de l’anglais, à la fois impérialiste et habilitant, et l’ambivalence qui structure les relations postcoloniales entre les Kalaallit et les Danois. J’examine comment l’exploration des arguments, des désirs et des contestations de l’anglais, recueillis à travers divers fragments empiriques, exige de prêter attention aux enchevêtrements d’aspirations multidirectionnelles, de communautés diverses, de nouvelles technologies et de géographies modifiées. Les liens avec l’anglais apparaissent dans les pratiques quotidiennes de communication des habitants du Groenland et dans les demandes des organisations et des industries. Ces liens sont tout aussi formidables que ceux qui découlent de la rhétorique et des politiques. Je propose que l’importance de l’anglais soit en cours d’élaboration et je conclus en soulignant trois domaines de recherche collaborative pour suivre ce développement pour les Kalaallisut, pour les relations entre les Kalaallit et les Danois et pour produire de nouvelles formes d’égalité et d’inégalité.
EN :
Greenland’s international presence intertwines with its emerging status as an autonomous Arctic nation and with reconfigurations of the postcolonial identities of its people. In this article, I explore the positions and practices of English in Greenland in relation to two conditions of ambivalence : the ambivalence of English as both imperialistic and empowering, and the ambivalence that textures postcolonial Kalaallit-Danish relations. I consider how exploring the arguments, desires, and contestations of English, gathered through diverse empirical fragments, draws attention to the entanglements of multidirectional aspirations, diverse communities, new technologies, and altered geographies. The connections to English emerge in the everyday communicative practices of Greenland’s people and in the demands of organizations and industries. These connections are just as formidable as those stemming from political rhetoric and policies. I propose that the significance of English is in the making and conclude by outlining three areas of further collaborative research to follow this development for Kalaallisut, for Kalaallit-Danish relations, and for the production of new forms of equalities and inequalities.
-
Qanilaarneq (Closeness/Being Close) as a Desired State: Mediating Conflict Through Storytelling in Kalaallit Nunaat (Greenland)
Anne S. Chahine
p. 65–91
RésuméEN :
This paper focuses on storytelling as a site for knowledge creation and meaning making to better understand how relationships are established and community is made in Kalaallit Nunaat (Greenland). The basis of this article is a selection of stories created by young Kalaallit (Greenlandic Inuit) adults as part of a research project engaging in future memory work, where participants were asked to create “future memories” for subsequent generations by producing stories that best represent what they consider to be worth preserving. Connecting these stories are the storytellers’ evocations of solidarity, care, and responsibility, gesturing to other members of the Kalaallit community. Rather than centering on the stories’ content, I conceptualize their intent through a focus on storytelling as a social activity. I argue that the young Kalaallit I worked with seek to mediate conflict and mend rifts in society through their storytelling practice, envisioning a future state of Kalaallit community relations that is “closer” in nature, and I propose the Kalaallisut term “qanilaarneq” (closeness/being close) as a metaphor to think with and make this notion more tangible.
FR :
Cet article se concentre sur le récit comme terrain de création de savoirs et de recherche de sens pour mieux comprendre comment les relations et les communautés se forment à Kalaallit Nunaat (Groenland). Cet article se base sur une sélection de récits créés par de jeunes adultes Kalaallit (Inuit groenlandais) dans le cadre d’un projet de recherche axé sur le travail de la mémoire du futur, où des participants étaient appelés à créer des « mémoires futures » pour les prochaines générations en produisant des récits qui représentent ce qui devrait, selon eux, être préservé. Le fil conducteur qui relie ces récits sont les thèmes évoqués par les narrateurs, notamment la solidarité, le soutien et la responsabilité, des gestes posés envers les autres membres de la communauté Kalaallit. En lieu de centraliser les contenus de ces histoires, je conceptualise leur intention sous l’angle du récit comme activité sociale. J’explique comment les jeunes Kalaallit avec qui j’ai travaillé visent à régler les conflits par la médiation et réparer les fractures sociales à travers leur approche narrative, en envisageant l’état futur des relations communautaires Kalaallit, plus « proches » de nature; et je propose le terme en langue kalaallisut « qanilaarneq » (proximité/être proche) comme une métaphore pour rendre cette notion plus tangible.
-
Teleology and Educational Theory in Greenland: Contributing to a Theory of Change for The Good School
Per Lykke Søndergaard
p. 93–113
RésuméEN :
This article aims to explore what can be done to ensure that fewer children and young people in Greenland opt out of education. In doing so, I hope to contribute to the debate on a theory of change for the Atuarfitsialak educational reform, also known as “The Good School.” The assumption behind the article is that prominent Greenlandic intellectuals are correct in their assessment that the main reason why children and young people drop out of secondary school is that the school—as a system—is still too Danish and does not reflect the Inuit traditional form of knowledge. Furthermore, the article asserts that there is a connection between the Inuit worldview and teleology in the Aristotelian sense, and that the problem with the school system is to be understood as a conflict between the dominant scientistic form of knowledge and other forms of knowledge. The article then discusses the basis for a theory of educational didactics that pursues a non-hierarchical approach to diverse forms of knowledge, including teleology.
FR :
Cet article vise à explorer ce qui peut être fait pour que moins d’enfants et de jeunes au Groenland se désintéressent de l’éducation. Ce faisant, j’espère contribuer au débat sur une théorie du changement pour la réforme éducative Atuarfitsialak, également connue sous le nom de « La bonne école ». L’article part du principe que d’éminents intellectuels groenlandais ont raison d’estimer que la principale raison pour laquelle les enfants et les jeunes abandonnent l’école secondaire est que l’école, en tant que système, est encore trop danoise et ne reflète pas la forme traditionnelle du savoir inuit. En outre, l’article affirme qu’il existe un lien entre la vision du monde inuit et la téléologie au sens aristotélicien, et que le problème du système scolaire doit être compris comme un conflit entre la forme de connaissance scientiste dominante et d’autres formes de connaissance. L’article examine ensuite les fondements d’une théorie de la didactique de l’éducation qui poursuit une approche non hiérarchique des diverses formes de savoir, y compris la téléologie.
-
Quality of Life with Disabilities: Insights into Residential Institutions in Greenland
Sofie Emma Rubin et Kamilla Nørtoft
p. 115–137
RésuméEN :
This paper explores how values for quality of life are being expressed and practiced in residential institutions for people with disabilities in Greenland and how this corresponds with and reflects peqqinneq and its key values of balance, acceptance, and harmony. In this study, peqqinneq encompasses a holistic understanding of what quality of life constitutes for the residents. Data was generated through qualitative interviews with 29 managers and employees and 16 residents from 8 residential institutions and is supplemented with observational data from 7 residential institutions. Our analysis focuses mainly on informants’ perceptions of quality of life, meaningful activities, and social relations, including the role of relatives.
FR :
Cet article explore la manière dont les valeurs de la qualité de vie sont exprimées et mises en pratique dans les institutions résidentielles pour personnes handicapées au Groenland, et comment cela correspond et reflète le peqqinneq et ses valeurs clés d’équilibre, d’acceptation et d’harmonie. Dans cette étude, la peqqinneq englobe une compréhension holistique de ce que constitue la qualité de vie pour les résidents. Les données ont été générées par des entretiens qualitatifs avec 29 directeurs et employés et 16 résidents de 8 institutions résidentielles et sont complétées par des données d’observation de 7 institutions résidentielles. Notre analyse se concentre principalement sur les perceptions qu’ont les informateurs de la qualité de vie, des activités utiles et des relations sociales, y compris le rôle des proches.
-
“Greenlandicness” and Nation Building in Kalaallit Nunaat
Robert Christian Thomsen
p. 139–161
RésuméEN :
Greenland is in the process of full de-colonization and is moving towards independence as the first Inuit nation-state. This trajectory, which is influenced by a widespread sense of nationhood, appears to set Greenland apart from other Inuit communities in the Arctic. This article investigates the nature and role of understandings of “Greenlandicness” in Kalaallit Nunaat (Greenland), as well as their effects on contemporary nation building and visions for a future independent Greenland. It explores past and current debates about collective identity in Greenland by analysing political discourses as expressed in mass and social media, Inatsisartut debates and official documents, and various statements by politicians, parties, and Naalakkersuisut. The discourse analysis is inspired by Wetherell and Potter’s social psychology approach to identity analysis, including their understanding of “interpretative repertoires” (1988). The article concludes that although Indigeneity remains one source of the perception of the inherent right of the Greenlandic people to self-determination, the stronger current in Greenland politics and collective identification is one of classical (European) nationalism. Further, it finds that a number of discursive repertoires exist, which can be thematically labelled: Kalaallit Indigenous nationalism, pan-Inuit Indigenism, post- and de-colonialism, (post-)modernism, traditionalism, and ethnic and civic nationalism.
FR :
Le Groenland est en voie de décolonisation complète et se dirige vers l’indépendance en tant que premier État-nation inuit. Cette trajectoire, influencée par un sentiment généralisé d’appartenance à une nation, semble distinguer le Groenland des autres communautés inuit de l’Arctique. Cet article étudie la nature et le rôle des conceptions de la « groenlandité » dans le Kalaallit Nunaat (Groenland), ainsi que leurs effets sur la construction de la nation contemporaine et les visions d’un futur Groenland indépendant. Il explore les débats passés et actuels sur l’identité collective au Groenland en analysant les discours politiques exprimés dans les médias de masse et les médias sociaux, les débats de l’Inatsisartut et les documents officiels, ainsi que diverses déclarations politiques, des partis et du Naalakkersuisut. L’analyse du discours s’inspire de l’approche de la psychologie sociale de Wetherell et Potter concernant l’analyse de l’identité, y compris leur compréhension des « répertoires interprétatifs » (1988). L’article conclut que, bien que l’autochtonie reste l’une des sources de la perception du droit inhérent du peuple groenlandais à l’autodétermination, le nationalisme classique (européen) est le mouvement le plus fort de la politique groenlandaise et de l’identification collective. Par ailleurs, cette étude révèle l’existence d’un certain nombre de répertoires discursifs, qui peuvent être définis par thèmes : le nationalisme autochtone kalaallit, le nationalisme pan-inuit, le post-colonialisme et le décolonialisme, (post)-modernisme, le traditionalisme et le nationalisme ethnique et civique.
-
« Groenlandité » et construction d’une nation au sein du Kalaallit Nunaat
Robert Christian Thomsen
p. 163–187
RésuméFR :
Le Groenland est en voie de décolonisation complète et se dirige vers l’indépendance en tant que premier État-nation inuit. Cette trajectoire, influencée par un sentiment généralisé d’appartenance à une nation, semble distinguer le Groenland des autres communautés inuit de l’Arctique. Cet article étudie la nature et le rôle des conceptions de la « groenlandité » dans le Kalaallit Nunaat (Groenland), ainsi que leurs effets sur la construction de la nation contemporaine et les visions d’un futur Groenland indépendant. Il explore les débats passés et actuels sur l’identité collective au Groenland en analysant les discours politiques exprimés dans les médias de masse et les médias sociaux, les débats de l’Inatsisartut et les documents officiels, ainsi que diverses déclarations politiques, des partis et du Naalakkersuisut. L’analyse du discours s’inspire de l’approche de la psychologie sociale de Wetherell et Potter concernant l’analyse de l’identité, y compris leur compréhension des « répertoires interprétatifs » (1988). L’article conclut que, bien que l’autochtonie reste l’une des sources de la perception du droit inhérent du peuple groenlandais à l’autodétermination, le nationalisme classique (européen) est le mouvement le plus fort de la politique groenlandaise et de l’identification collective. Par ailleurs, cette étude révèle l’existence d’un certain nombre de répertoires discursifs, qui peuvent être définis par thèmes : le nationalisme autochtone kalaallit, le nationalisme pan-inuit, le post-colonialisme et le décolonialisme, (post)-modernisme, le traditionalisme et le nationalisme ethnique et civique.
EN :
Greenland is in the process of full de-colonization and is moving towards independence as the first Inuit nation-state. This trajectory, which is influenced by a widespread sense of nationhood, appears to set Greenland apart from other Inuit communities in the Arctic. This article investigates the nature and role of understandings of “Greenlandicness” in Kalaallit Nunaat (Greenland), as well as their effects on contemporary nation building and visions for a future independent Greenland. It explores past and current debates about collective identity in Greenland by analysing political discourses as expressed in mass and social media, Inatsisartut debates and official documents, and various statements by politicians, parties, and Naalakkersuisut. The discourse analysis is inspired by Wetherell and Potter’s social psychology approach to identity analysis, including their understanding of “interpretative repertoires” (1988). The article concludes that although Indigeneity remains one source of the perception of the inherent right of the Greenlandic people to self-determination, the stronger current in Greenland politics and collective identification is one of classical (European) nationalism. Further, it finds that a number of discursive repertoires exist, which can be thematically labelled : Kalaallit Indigenous nationalism, pan-Inuit Indigenism, post- and de-colonialism, (post-)modernism, traditionalism, and ethnic and civic nationalism.
-
Summertime Politics: Cultural Resurgence, Resource Sovereignty, and the Aasivik Movement
David W. Norman
p. 189–213
RésuméEN :
While Home Rule negotiations between Kalaallit Nunaat and Denmark were underway, the Aasivik summer festivals, founded in 1976, proposed an alternative model of collective politics. Borrowing its name from a term for historical gathering sites, the modern Aasivik movement hosted debates on a wide range of topics, bringing political activity into settlements and camps. Although Aasivik’s influence on Kalaallit Nunaat’s political history has been widely recognized, the movement’s theoretical complexity has gone largely unacknowledged. In this article, I discuss several key episodes from the festival’s first decade, emphasizing how Aasivik mobilized cultural heritage as a means of responding to social inequalities introduced by Danish colonial rule. First, I outline Aasivik’s roots in local and global Indigenous decolonial movements and describe how these influences led activists to analyze topics such as dispossession, labor, Marxist thought, and collective land access in the festival’s early debates and public statements. I then examine how the presence of customary performance and avant-garde theater at several Aasiviit intersected with the movement’s political positions, focusing on the activities of the Tuukkaq Theater and the revitalization of uaajeerneq (mask dancing). Finally, I discuss the significance of Aasivik’s land-based model of politics for contemporary debates in Indigenous critical theory.
FR :
Alors que les négociations sur l’Autonomie du Kalaallit Nunaat vis-à-vis du Danemark (Home Rule) étaient en cours, les festivals d’été Aasivik, fondés en 1976, encourageaient un modèle alternatif de politique collective. Empruntant son nom à un terme désignant des lieux de rassemblement historiques, le mouvement moderne Aasivik a organisé des débats sur un large éventail de sujets, amenant l’activité politique dans les campements et les camps. Bien que l’influence d’Aasivik sur l’histoire politique des Kalaallit Nunaat ait été largement reconnue, la complexité théorique du mouvement est restée largement méconnue. Dans cet article, j’aborde plusieurs épisodes clés de la première décennie du festival, en mettant l’accent sur la manière dont le mouvement Aasivik a mobilisé le patrimoine culturel comme moyen de répondre aux inégalités sociales introduites par la domination coloniale danoise. Tout d’abord, je souligne les racines d’Aasivik dans les mouvements décoloniaux autochtones locaux et mondiaux, et je décris comment ces influences ont conduit les activistes à analyser la dépossession, le travail, la pensée marxiste et l’accès collectif à la terre dans les premiers débats et les premières déclarations publiques du festival. J’examine ensuite comment la présence de spectacles coutumiers et de théâtre d’avant-garde lors de plusieurs Aasiviit a recoupé les positions politiques du mouvement, en me concentrant sur les activités du Tuukkaq Theater et sur la revitalisation de l’uaajeerneq (danse des masques). Enfin, je discute de l’importance du modèle politique d’Aasivik basé sur la terre pour les débats contemporains de la théorie critique autochtone.
-
What’s in a Label? Articulating Identity through Certification Schemes in Greenlandic Post-Colonial Nation Building
Carina Ren et Rikke Becker Jacobsen
p. 215–232
RésuméEN :
In this article, we explore the connection between industrial certification schemes and the articulation of identity within a broader context of Greenlandic independence. As a heuristic tool to explore ethno-political visions and interferences that emerge from the process of national independence, we draw on three sustainability labels used within the Greenlandic fisheries, hunting and tourism sectors. Drawing on their framings of sustainability, we examine whether and in what ways voluntary marked-based certification schemes under the auspices of the Greenland Self-rule Government add to how research has previously defined Greenlandic identities. We further discuss how these certification schemes contain, speak to, support, or contest ethno-national categories with relevance to Greenlandic nation building. In conclusion, we argue that certification regimes in Greenland draw on old as well as emerging categories of collective identity, contributing to the continuous repositioning of Greenland’s key economic sectors in post-colonial nation building.
FR :
Dans cet article, nous explorons le lien entre les systèmes de certification industrielle et la formulation de l’identité dans un contexte plus large d’indépendance du Groenland. Nous explorons les visions ethno-politiques et les interférences qui émanent du processus d’indépendance nationale comme outil heuristique, en nous appuyant sur trois labels de durabilité utilisés dans les secteurs de la pêche, de la chasse et du tourisme au Groenland. En nous basant sur leur conception de la durabilité, nous cherchons à savoir si et dans quelle mesure les systèmes de certification volontaires et enregistrés sous la tutelle du gouvernement autonome du Groenland ajoutent à la manière dont la recherche a précédemment défini les identités groenlandaises. Nous examinons également la manière dont ces systèmes de certification contiennent, évoquent, soutiennent ou contestent les catégories ethno-nationales pertinentes pour la construction de la nation groenlandaise. En conclusion, nous soutenons que les régimes de certification au Groenland s’appuient sur des anciennes et émergentes catégories d’identité collective, contribuant ainsi au repositionnement continu des secteurs économiques clés du Groenland dans la construction de la nation postcoloniale.
-
Qu’est-ce qu’un label ? Formulation de l’identité à travers les systèmes de certification dans la construction de la nation post-coloniale groenlandaise
Carina Ren et Rikke Becker Jacobsen
p. 233–252
RésuméFR :
Dans cet article, nous explorons le lien entre les systèmes de certification industrielle et la formulation de l’identité dans un contexte plus large d’indépendance du Groenland. Nous explorons les visions ethno-politiques et les interférences qui émanent du processus d’indépendance nationale comme outil heuristique, en nous appuyant sur trois labels de durabilité utilisés dans les secteurs de la pêche, de la chasse et du tourisme au Groenland. En nous basant sur leur conception de la durabilité, nous cherchons à savoir si et dans quelle mesure les systèmes de certification volontaires et enregistrés sous la tutelle du gouvernement autonome du Groenland ajoutent à la manière dont la recherche a précédemment défini les identités groenlandaises. Nous examinons également la manière dont ces systèmes de certification contiennent, évoquent, soutiennent ou contestent les catégories ethno-nationales pertinentes pour la construction de la nation groenlandaise. En conclusion, nous soutenons que les régimes de certification au Groenland s’appuient sur des anciennes et émergentes catégories d’identité collective, contribuant ainsi au repositionnement continu des secteurs économiques clés du Groenland dans la construction de la nation postcoloniale.
EN :
In this article, we explore the connection between industrial certification schemes and the articulation of identity within a broader context of Greenlandic independence. As a heuristic tool to explore ethno-political visions and interferences that emerge from the process of national independence, we draw on three sustainability labels used within the Greenlandic fisheries, hunting and tourism sectors. Drawing on their framings of sustainability, we examine whether and in what ways voluntary marked-based certification schemes under the auspices of the Greenland Self-rule Government add to how research has previously defined Greenlandic identities. We further discuss how these certification schemes contain, speak to, support, or contest ethno-national categories with relevance to Greenlandic nation building. In conclusion, we argue that certification regimes in Greenland draw on old as well as emerging categories of collective identity, contributing to the continuous repositioning of Greenland’s key economic sectors in post-colonial nation building.
-
A Just Destination? Exploring Local Hopes, Fears, and Power Asymmetries in East Greenlandic (Tunu) Tourism Development
Ulunnguaq Markussen et Carina Ren
p. 253–273
RésuméEN :
This paper examines current actions towards tourism development in East Greenland (Tunu) and the expectations and concerns of locals in Tasiilaq, specifically regarding the possible inclusion of the East Greenlandic hunting culture on the UNESCO World Heritage List. We explore how locals see the potential and impact of the UNESCO recognition on tourism development in the region and its potential effects on local economy, culture, and traditions. Also discussed are the structural challenges faced by the local community as well as their aspirations for sustainable tourism development, unraveling the perception of power asymmetries and injustices between locals and outsiders and between East and West Greenland. The complex and often paradoxical relationship between heritage, cultural identity, and economic growth in tourism is highlighted, pointing to how general challenges and barriers in Greenlandic tourism development are further amplified and distorted in East Greenland. This suggests a need for greater tourism justice in developing all and not just parts of Greenland as a destination.
FR :
Cet article examine les activités de développement touristique actuel au Groenland oriental (Tunu), en se penchant sur les attentes et les préoccupations des habitants de Tasiilaq, et plus particulièrement sur l’inscription potentielle de la culture de la chasse du Groenland oriental sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette étude explore la façon dont les habitants perçoivent le potentiel et l’impact de la reconnaissance éventuelle de l’UNESCO sur le développement du tourisme dans la région et ses effets potentiels sur l’économie, la culture et les traditions locales. Elle aborde également les défis structurels auxquels la communauté locale est confrontée, ainsi que ses aspirations en matière de développement touristique durable, en démêlant la perception des asymétries de pouvoir et des injustices entre les locaux et les étrangers, et entre l’Est et l’Ouest du Groenland. L’article met en évidence la relation complexe et souvent paradoxale entre le patrimoine, l’identité culturelle et la croissance économique associée au tourisme, tout en soulignant la manière dont les défis et les obstacles inhérents au développement touristique au Groenlandais sont amplifiés et déformés dans l’est du Groenland. Selon nous, cela suggère la nécessité d’une plus grande justice touristique dans le développement de l’ensemble et des régions du Groenland en tant que destination.
-
Making and Unmaking Airports in Tunu (East Greenland): The Socio-Material Dynamics of Hope and Connectivity
Sophie Elixhauser
p. 275–309
RésuméEN :
Like many airports throughout the Arctic, Kulusuk Airport, the entrance to the sparsely populated East Coast of Greenland, is built on the remnants of past military activities and is located some distance from the regional capital, Tasiilaq. For years, there have been discussions regarding the construction of a new airport in Tasiilaq to improve connectivity and reduce dependence on helicopter flights. Throughout the East Coast, many residents feel that they are looked down upon by the (West) Greenlandic population and are given little priority in the political and economic decisions taking place in the faraway national capital of Nuuk, which feeds into residents’ attitudes towards the ever-suspended airport plans. Many residents place great hope on this plan, as this “infrastructural hope” (Reeves 2017) includes economic and social possibilities and an improvement of the region’s status both within the country and abroad. On the other hand, in the village of Kulusuk, near the current airport, people fear the repercussions of this new airport. I explore the hopes, fears, and affect generated by and embedded within infrastructure, considering issues of remoteness, social and physical connectivity, “infrastructural violence” (Rodgers and O’Neill 2012), and residents’ future imaginaries and historical experiences in (post)colonial Greenland. Describing the socio-material dynamics of hope and connectivity, this article shows how aviation infrastructure is never just about the physical infrastructure but is always enabled by and embedded in societal processes.
FR :
Comme de nombreux aéroports de l’Arctique, l’aéroport de Kulusuk, à l’entrée de la côte est du Groenland qui est peu peuplée, est construit sur les vestiges d’anciennes activités militaires et se trouve à une certaine distance de la capitale régionale, Tasiilaq. Depuis des années, la construction d’un nouvel aéroport à Tasiilaq fait l’objet de discussions afin d’améliorer les liaisons et de réduire la dépendance à l’égard des vols en hélicoptère. Sur la côte est, de nombreux habitants ont le sentiment d’être méprisés par la population groenlandaise (de l’ouest) et de ne pas être prioritaires dans les décisions politiques et économiques prises dans la lointaine capitale nationale de Nuuk, ce qui se répercute sur l’attitude des habitants à l’égard des projets d’aéroport toujours suspendus. De nombreux habitants placent beaucoup d’espoir dans ce plan, car cet « espoir infrastructurel » (Reeves 2017) comprend des possibilités économiques et sociales, ainsi qu’une amélioration du statut de la région à l’intérieur du pays et à l’étranger. D’un autre côté, dans le village de Kulusuk, près de l’aéroport actuel, les gens craignent les répercussions de ce nouvel aéroport. J’explore les espoirs, les craintes et les affects générés par l’infrastructure et intégrés à celle-ci, en examinant les questions d’éloignement, de connectivité sociale et physique, de « violence infrastructurelle » (Rodgers et O’Neill 2012), ainsi que les imaginaires futurs des résidents et les expériences historiques du Groenland (post)colonial. En décrivant la dynamique socio-matérielle de l’espoir et de la connectivité, cet article montre que l’infrastructure aéronautique ne se limite jamais à l’infrastructure physique, mais qu’elle est toujours rendue possible par les processus sociétaux et qu’elle y est intégrée.
-
Faire nation par la mine ? Histoire politique des territoires miniers au Groenland
Pia Bailleul
p. 311–333
RésuméFR :
Le Groenland est engagé dans un extractivisme d’État pour soutenir la stratégie d’accession à l’indépendance par la rente minière. Après une décennie de conflit, une forme d’union nationale, allant du gouvernement à la population, émerge autour de mines éloignées des localités ou de mines de petites tailles de proximité. Comment comprendre le retour de ce modèle, blâmé dans les années 1980 et historiquement vecteur d’un phénomène d’enclave critiqué dans l’histoire du Groenland ? Se distanciant des approches Not in my backyard et politistes, qui abordent cette question sous l’angle des compromis minier pour l’indépendance, je propose de la saisir dans une perspective historique des enjeux politiques et sociaux du minier. L’article s’appuie sur des données ethnographiques et bibliographiques pour dresser une histoire du minescape groenlandais, autrement dit des mondes sociaux et des questions politiques émergeant des pratiques minières. Il met ainsi au jour une association entre le minier et le nationalisme dans la représentation et l’identification d’une territoire politique, et analyse l’extractivisme contemporain et ses modèles d’extraction comme un renouvellement de l’imaginaire national du territoire.
EN :
Greenland is engaged in state extractivism to support the strategy of gaining independence through mining rents. After a decade of conflict, a form of national unity, from the government to the population, is emerging around mines located far from localities, or small-scale local mines. How can we understand the return of this model, blamed in the 1980s and historically the vector of an enclave phenomenon criticized in Greenland’s history ? Distancing myself from the Not in my backyard and political approaches, which approach this question from the angle of mining compromises for independence, I propose to grasp it from a historical perspective of the political and social stakes of mining. The article draws on ethnographic and bibliographic data to draw up a history of the Greenland minescape, in other words, of the social worlds and political issues emerging from mining practices. It reveals an association between mining and nationalism in the representation and identification of a political territory, and analyzes contemporary extractivism and its extraction models as a renewal of the national imaginary of territory.
-
Impacts of Climate Change on Youth’s Place Attachment: A Case Study of Tasiilaq, East Greenland
Maria Risager Nielsen, Marie-Louise Leppert et Rikke Becker Jacobsen
p. 335–357
RésuméEN :
This article examines the impacts of climate change on youth’s place attachment and highlights the pressing need to understand its implications for urban space utilization in the rapidly changing Arctic. The study employs an expanded place attachment theory, considers the influencing factor of climate change, and adopts a decolonization of science as well as a community-based participatory research approach to investigate Tasiilaq youth’s perspectives on their attachment to public spaces. The findings show that place attachment for these youth is shaped by the fulfillment of functional and emotional needs, encompassing social interaction, physical activity, and reflective purposes. The study concludes that climate change affects the place attachment of these youth in a multifaceted manner influenced by a complex interplay of factors. Results also reveal potentially positive and negative effects of climate change on place attachment, mediated by the youth’s functional and emotional needs and availability of alternative places.
FR :
Cet article examine les impacts des changements climatiques sur l’attachement à leur communauté des jeunes, en soulignant le besoin pressant de comprendre leurs implications pour l’utilisation de l’espace urbain dans l’Arctique qui évolue rapidement. L’étude utilise une théorie élargie de l’attachement au lieu, en prenant en compte le facteur d’influence des changements climatiques, et adopte une approche de décolonisation de la science, ainsi qu’une approche de recherche participative basée sur la communauté pour étudier les perspectives des jeunes Tasiilaq sur leur attachement à l’espace public. Les résultats de la recherche soulignent que l’attachement local des jeunes est façonné par la satisfaction des besoins fonctionnels et émotionnels, qui englobe l’interaction sociale, l’activité physique et les objectifs de réflexion. L’étude conclut que les changements climatiques ont un impact sur l’attachement des jeunes à leur lieu de vie, mais de manière multiforme et sous l’influence d’une interaction complexe de facteurs. Les résultats de la recherche révèlent des effets potentiellement positifs et négatifs des changements climatiques sur l’attachement au lieu, qui sont médiatisés par les besoins fonctionnels et émotionnels des jeunes et la disponibilité de lieux alternatifs.
-
Wolf-dogs in Greenland. Interbreeding of Greenland Sled Dogs and Arctic Wolves (Research Note)
Manumina Lund Jensen et Mikkel-Holger Sinding
p. 359–380
RésuméEN :
This study explores the purposeful interbreeding of Greenland sled dogs and Arctic wolves in Avanersuaq, North Greenland. The paper is based on qualitative data gathered during extensive interviews using North Greenlandic/Polar Inuit dialects and Kalaallisut in North and West Greenland and from relevant literature on the relationships between dog sled driver, sled dog, and Arctic wolf, including genetic studies of Greenland sled dogs. The intent of the study is to understand the human practice of interbreeding sled dogs and wolves in Greenland. Among Greenlanders, it is widely believed that the Greenland sled dog and the Arctic wolf once mated and have had offspring, and that these hybrids have been transformed into Greenland sled dogs. Somehow, today’s storytelling of the wolf-dog is taking the shape of a myth. The question remains: If it did happen, how did it begin and how did it end, and what is the truth behind the story? We thus take a qualitative approach to investigating this phenomenon of the interbreeding of Greenland sled dogs and Arctic wolves. Results show that the Arctic wolf and the Greenland sled dog have indeed crossed paths and have been purposefully interbred, which has resulted in documented cases of wolf-dogs in the sled dog communities of North Greenland.
FR :
Cette étude explore le métissage volontaire des chiens de traîneau du Groenland et des loups arctiques à Avanersuaq, au nord du Groenland. L’article est basé sur des données qualitatives recueillies lors d’entretiens approfondis en dialectes inuit du Groenland du Nord et en kalaallisut dans le nord et l’ouest du Groenland, ainsi que sur l’analyse de documents pertinents au sujet des relations entre les conducteurs de chiens de traîneau, les chiens de traîneau et les loups arctiques, y compris des études génétiques sur les chiens de traîneau du Groenland. L’objectif de l’étude vise à comprendre la pratique humaine consistant à croiser les chiens de traîneau et les loups au Groenland. Parmi les Groenlandais, on pense généralement que le chien de traîneau du Groenland et le loup arctique se sont accouplés et ont eu une descendance, et que ces hybrides ont été transformés en chiens de traîneau du Groenland. D’une certaine manière, l’histoire actuelle du chien-loup prend la forme d’un mythe. La question reste posée : si cela s’est produit, comment cela a-t-il commencé et comment cela s’est-il terminé, et quelle est la vérité derrière cette histoire ? Nous avons donc adopté une approche qualitative pour étudier ce phénomène de croisement entre les chiens de traîneau du Groenland et les loups arctiques. Les résultats montrent que le loup arctique et le chien de traîneau du Groenland se sont effectivement croisés et ont été volontairement croisés, ce qui a donné lieu à des cas documentés de chiens-loups dans les communautés de chiens de traîneau du nord du Groenland.
Hors thème / Other Articles
-
Exploring Maternalism: Brigitte Bardot, Baby Seals, and Contemporary Hegemonies of the Female Hero
Arielle Frenette, Caroline Desbiens, Julia Christensen et Justine Gagnon
p. 383–403
RésuméEN :
Imperial tales of heroic exploration have had long-lasting effects on the construction of colonial landscapes and of hegemonies of masculinity centered on whiteness, physical strength, and endurance. This paper examines the renewal of such heroic polar explorer narratives in recent times, and how recurring stories tend to re-create as well as produce new hegemonies around gender and race. Through a case study of the expedition of Brigitte Bardot on the Canadian ice shield in 1977 with the intent of saving baby seals, this paper looks at neocolonial implications of a contemporary polar expedition narrative as told by a female “hero”. We argue that BB’s story is “maternalist” in that it is symbolically benevolent but reaffirms colonial authority on Inuit lands and practices based on a discourse of moral virtue and emotional care. Interestingly, the framing of seal pups as “babies” has constructed the act of sealing as gendered and motherhood as an important standpoint for both anti-sealing activism and Inuit pro-sealing resistance.
FR :
Cet article se penche sur le renouvellement de ces récits d’explorateurs polaires « héroïques » à l’époque contemporaine, notamment à la manière dont les récits tendent à recréer et à produire de nouvelles hégémonies de genre et de race. À travers une étude de cas de l’expédition de Brigitte Bardot sur la banquise canadienne en 1977 pour « sauver les bébés phoques », cet article examine les implications néocoloniales d’un récit d’expédition polaire contemporain raconté par une héroïne. Nous soutenons que le récit de BB est « maternaliste », en ce sens qu’il est symboliquement bienveillant, mais qu’il réaffirme l’autorité coloniale sur les territoires et le mode de vie des Inuit selon un discours de vertu morale et d’affection. Le fait de présenter les blanchons comme des « bébés » construit la chasse au phoque comme un phénomène genré, et la maternité comme une position privilégiée dans le débat.
-
Divided Alliances: A Discussion of Inuit Resilience in Post-Secondary Education
Kathy Snow, Diane Obed et Jodie Lane
p. 405–426
RésuméEN :
Although the Inuit high school completion rate has been climbing, the same cannot be said for Inuit participation in post-secondary education in Canada. This paper seeks to move beyond the obvious physical, and financial barriers to explore the colonial biases present in post-secondary institutions as further and more enduring challenges to access for Inuit. Through conversations with 10 Inuit post-secondary participants, graduates, and leavers, seven critical factors emerged. Viewed from the perspective of Inuit Qaujimajatuqangit, these factors identified where institutions have continued to fail students. The hope here is to raise greater awareness of the unparalleled challenges Inuit must face when choosing to participate in post-secondary education not only in terms of leaving home, but also of negotiating culture and the worldviews of Southern colonial learning institutions.
FR :
Bien que le taux d’achèvement des études secondaires des Inuit soit en hausse, on ne peut pas en dire autant de la participation des Inuit à l’enseignement post-secondaire au Canada. Cet article cherche à dépasser les obstacles physiques et financiers évidents pour explorer les préjugés coloniaux présents dans les établissements d’enseignement postsecondaire, qui constituent des défis supplémentaires et plus durables pour l’accès des Inuit. Des conversations avec dix participants, diplômés et finissants inuit de l’enseignement postsecondaire ont permis de dégager sept facteurs critiques. Du point de vue de l’Inuit Qaujimajatuqangit, ces facteurs ont permis d’identifier les domaines dans lesquels les établissements ont continué à décevoir les étudiants. L’objectif est de mieux faire connaître les défis incomparables auxquels les Inuit doivent faire face lorsqu’ils choisissent de participer à l’enseignement postsecondaire, non seulement en quittant leur foyer, mais aussi en négociant la culture et les visions du monde des établissements d’enseignement coloniaux du Sud.
-
The Inuit Qaujimajatuqangit Health System: A Holistic, Strength-based, and Health-promoting Model from and for Inuit Communities
Gwen Katheryn Healey Akearok, Ceporah L. Mearns et Nancy E. Mike
p. 427–445
RésuméEN :
Public health models are important frameworks for guiding public health action. Although numerous public health models are found in the literature, a dearth of models focus on the health paradigms of Indigenous communities, globally, yet no models are derived from Inuit health perspectives and knowledge. Inuit Qaujimajatuqangit is an all-encompassing term that refers to Inuit knowledge and practices across time. Using a mixed-method, narrative analysis approach, the Inuit Qaujimajatuqangit Health System Model has emerged as a holistic, trauma- and resilience-informed, strength-based, and community-grounded public health model. This model can serve as a guide for systems change as well as public health interventions, health programs, clinical services, patient-oriented research, health human-resource modeling, and health policy for Inuit communities.
FR :
Les modèles de santé publique sont des cadres importants pour guider les actions de santé publique. Bien qu’il existe de nombreux modèles de santé publique dans la littérature, il y a une pénurie de modèles axés sur les paradigmes de santé des communautés autochtones, au niveau mondial, et aucun modèle n’est issu des perspectives et des connaissances des Inuit en matière de santé. L’Inuit Qaujimajatuqangit est un terme englobant qui fait référence aux connaissances et aux pratiques inuit à travers les époques. En utilisant une méthode mixte et une approche d’analyse narrative, le modèle de système de santé Inuit Qaujimajatuqangit est apparu comme un modèle de santé publique holistique, éclairé par les traumatismes et la résilience, basé sur les forces et ancré dans la communauté. Ce modèle peut servir de guide pour le changement des systèmes de santé, ainsi que pour les interventions de santé publique, les programmes de santé, les services cliniques, la recherche axée sur le patient, la modélisation des ressources humaines en santé et la politique de santé pour les communautés inuit.
Recensions d'ouvrages / Book Reviews
-
Pratt, Kenneth L., and Scott A. Heyes. 2023. Memory and Landscape: Indigenous Responses to a Changing North. Athabasca : Athabasca University Press, 448 pages.
-
Scottie, Joan, Warren Bernauer, and Jack Hicks. 2022. I Will Live For Both Of Us: A History of Colonialism, Uranium Mining, and Inuit Resistance. Winnipeg: University of Manitoba Press, 252 pages.
-
Payne, Carol, Beth Greenhorn, Deborah Kigjugalik Webster, And Christian Williamson. 2022. Atiqput: Inuit Oral History and Project Naming. Montréal, Kingston London, and Chicago: McGill-Queen’s University Press, 264 pages.