Mise en contexte : les impacts des changements climatiques sont plus marqués dans les régions de haute latitude du monde, incluant les régions arctiques et subarctiques du Canada. Les phénomènes de réchauffement entraînent des impacts écologiques et sociaux généralisés, résultant en des défis accrus pour les peuples habitant la région. On prévoit que les peuples autochtones du Canada (Premières nations, Inuit et Métis) vivant dans les communautés arctiques et subarctiques isolées seront vraisemblablement les plus touchés par les changements climatiques. Avec un passé de marginalisation sociale et environnementale, cette région a connu une perte en capacité d’adaptation. La multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes et des conditions de voyages imprévisibles crée des conditions de voyage dangereuses, impactant considérablement la capacité des gens à participer à des activités traditionnelles de subsistance tout comme à des activités quotidiennes. Malgré ces défis, le réchauffement de la température de l’air dans la région subarctique a permis d’introduire le potentiel d’une production alimentaire locale durable, dans des conditions ambiantes. Les taux élevés d’insécurité alimentaire au sein des communautés des Premières nations de la région subarctique ont été bien documentés dans les travaux universitaires. L’adoucissement des conditions hivernales rigoureuses et le réchauffement des températures estivales offrent l’occasion de régler les préoccupations de sécurité alimentaire grâce à la production locale de nourriture. Objectifs : L’objectif global de cette thèse était de développer une meilleure compréhension des défis et opportunités associés aux changements climatiques en ce qui concerne les Premières nations dans la région subarctique canadienne, tout en favorisant une capacité d’adaptation accrue dans ces communautés nordiques. L’objectif de l’Étude I était de travailler avec la communauté des Premières nations de Fort Albany pour développer un outil d’aide à la décision en temps réel visant à aider la réduction du degré d’exposition des Cris de la Baie James aux conditions dangereuses de voyage en forêt. L’objectif de l’Étude II était de saisir l’occasion de cultiver des légumes dans les conditions ambiantes de la région subarctique ontarienne de façon plus durable. L’Étude III s’appuie sur l’Étude II et a examiné la chimie du sol, la biomasse et le rendement dans le contexte des cultures intercalaires cultivées dans des sites boisés et non-boisés ; la substitution des importations et l’évaluation des pratiques agricoles plus durables étaient les objectifs finaux. Méthodes : Étude I : Le Computer Systems Group de l’Université de Waterloo a développé un nouvel outil d’aide à la décision appelé outil d’informatique collaboratif-géomatique. Cet outil Web permet à la communauté de surveiller, en temps réel, la sécurité des itinéraires de voyage. Utilisant des systèmes GPS portables, cet outil informatique servant à présenter des conditions de voyages en temps réel a été utilisé dans la région subarctique de l’Ontario, au Canada. Étude II : La possibilité d’utiliser des pratiques agroforestières pour cultiver de façon plus durable des pommes de terre (Solanum Tuberosum L.) afin d’accroître la sécurité alimentaire dans les communautés subarctiques isolées a été examinée dans le cadre d’une étude sur le terrain dans la Première nation de Fort Albany, au nord de l’Ontario, au Canada. Des pommes de terre et des haricots verts (Phaseolus vulgaris L.) ont été cultivés sur une période de deux ans dans des conditions ambiantes et sur des sites boisés et non-boisés. Étude III : Les productions de biomasse et de rendement des cultures intercalaires des haricots et des pommes de terre cultivés sur une période de deux ans et sur deux sites (boisé, avec une rangée coupe-vent de saule indigène, Salix. spp. ; et non-boisé, ou ouvert) dans la région subarctique ont été recueillies et analysées. Des échantillons de sol des deux sites …