Thèses / Dissertations[Notice]

En milieu arctique, la toundra domine. Les populations néo-eskimo se sont établies sur les côtes, loin de la ligne des arbres. Le bois utilisé comme élément architectural ou mobilier n’est donc pas de croissance locale. La principale source est le bois flotté, troncs de la forêt boréale charriés depuis les fleuves nord-américains et sibériens. Vers l’an 1000, les Thuléens des phases pionnières partent de la côte nord de l’Alaska pour occuper l’Arctique oriental canadien (Chap. I). Si l’on considère la variabilité des ressources ligneuses inhérentes aux variations environnementales (Chap. II et III), ils sont partis de régions où le bois est relativement abondant pour des régions où il est moins fréquent et où son arrivage est moins prévisible. Ce mouvement migratoire et les différences pressenties dans l’accessibilité des ressources ont-ils entrainé une modification de l’exploitation des matières ligneuses? Dans cet objectif, une approche comparative a été menée, fondée sur l’analyse, taxinomique, dendrologique et xylologique (Chap. IV) du mobilier de 10 sites datés du Birnirk au Thulé classique et localisés entre la côte nord de l’Alaska et la côte est de la terre d’Ellesmere (Chap. V et VI). Nous avons montré que les amas locaux de bois flotté constituent bien l’approvisionnement principal des thuléens. Cependant, d’un site à l’autre, de légères variations dans les caractéristiques du bois et la présence de taxons rares témoignent de probables différences de disponibilité et des modalités d’approvisionnement plus complexes venant compléter l’approvisionnement principal. Ces modalités secondaires, motivées par le souci voire la nécessité d’acquérir des matériaux de qualité plus que par une pénurie de bois, impliquent le déplacement des groupes vers les zones boisées ou des échanges avec d’autres groupes thuléens voire avec des groupes culturellement différents (Chap. VII et VIII). In the arctic milieu, tundra dominates. Neo-Eskimo populations established themselves along the coast lines far from the tree line. The wood that was used for architecture and cultural objects, did not grow locally. Its main source was from driftwood of tree trunks from the boreal forest which were carried by North American and Siberian rivers. Around AD 1000, early pioneer Thule people left the northern coast of Alaska to occupy the Canadian Central Arctic (Chap. I). If one considers the wood variability inherent to the environmental variations (Chap. II et III), they left from regions where wood was relatively abundant to get to regions where it is less frequent and where its arrival is less foreseeable. Did this migratory movement and the different access to resources bring about a change in wood exploitation? With this question in mind, a comparative approach was used to do taxonomic, dendrologic, and xylologic analyses (Chap. IV) of wood objects from 10 sites dated from Birnirk to Classic Thule and localized between the north coast of Alaska and the east coast of Ellesmere Island (Chap. V and VI). We demonstrated that driftwood packs were indeed the main supply of the Thule. However, from one site to the other, some light variation in the wood characteristics and the presence of rare taxons attests possible differences in wood availability and the inclusion of more complex methods of getting wood. These secondary methods were motivated by the concern, even the necessity, to get best quality material rather than due to wood shortage. They implied the movements of Thule groups in forested zones or trade with other Thule groups and possibly with groups from different cultural backgrounds (Chap. VII and VIII). This dissertation examines the works of eight Inuit autobiographers who write from contact zones and at sites of métissage between the years 1894 and 1993. The case studies presented investigate how these …