Dans son éditorial du volume 20(1) d’Études/Inuit/Studies, en 1996, Louis-Jacques Dorais, qui entrait alors en fonction comme nouveau rédacteur en chef de la revue, rendit un hommage prononcé à son prédécesseur, François Thérien qui, pendant près de quinze années, avait animé cette revue et lui avait valu une place de choix parmi les revues scientifiques traitant des Inuit et des questions nordiques. François Thérien, tout comme Monique Vézinet, rédactrice pendant les cinq premières années de la revue, avaient poursuivi des études doctorales sur les Inuit à l’Université Laval, le premier en anthropologie de la santé et du chamanisme, la seconde, en ethno-toponymie et en ethno-histoire, assurant à Études/Inuit/Studies une orientation variée et dynamique, ouverte aux nouveaux débats théoriques de l’époque, comme aussi aux problèmes contemporains des Inuit. Mais en 1996, l’économie occidentale se portait mal et les revues scientifiques en subissaient le contrecoup. Plusieurs d’entre elles disparurent tout bonnement. Le défi qu’avait à relever Louis-Jacques Dorais était d’autant plus difficile que les organismes subventionnaires cherchaient à réduire leurs contributions financières et à les limiter aux revues faisant preuve d’excellence, de rayonnement international et d’une régularité sans faille dans leurs échéances de publication. Plus d’un se serait découragé devant une tâche aussi difficile, d’autant plus que la revue, appartenant à une association indépendante (Inuksiutiit Katimajiit Inc.), ne pouvait bénéficier de l’aide départementale offerte aux professeurs rédacteurs de revues scientifiques universitaires, sous forme d’une ou deux décharges de cours. La revue n’était plus en mesure de rétribuer un rédacteur en chef. Louis-Jacques accepta néanmoins d’assumer cette fonction, en surplus de sa charge de professeur-chercheur. Pendant les six années de son mandat, le nouveau rédacteur réussit à surmonter tous les obstacles, à rattraper le retard, à équilibrer les finances et à élever le niveau scientifique du contenu, sans cesser pour autant de publier livres et articles scientifiques, fruits de ses recherches personnelles ou collectives. Il sut également s’entourer de nouveaux collaborateurs, parmi lesquels l’anthropologue Murielle Nagy, alors en recherche post-doctorale sur le missionnaire oblat Émile Petitot au Groupe d’études inuit et circumpolaires (GÉTIC) de l’Université Laval. Murielle devint adjointe à la rédaction dès 1997 et elle assuma, en 1998, la responsabilité éditoriale du volume 22(2) d’Études/Inuit/Studies, intitulé "Inuit et archéologues: confrontation ou collaboration." Elle fut également invitée à entrer au bureau de direction de l’Association Inuksiutiit Katimajiit. Si les évaluations par des pairs classaient régulièrement la revue à un niveau très élevé, de nouveaux obstacles se profilaient à l’horizon, sous la forme d’un choix politique fait par les organismes de financement, d’assujettir leur aide au passage à l’édition électronique sur l’internet. Murielle était très à l’aise dans le domaine du multimédia et elle fut chargée de superviser la numérisation des numéros déjà parus de la revue. Un premier CD-ROM fut ainsi gravé, comprenant la moitié des volumes publiés. Il va falloir maintenant compléter ce travail et, surtout, effectuer la véritable mutation que sera une combinaison judicieuse de l’édition papier avec l’édition électronique. Aussi, le comité d’administration de la revue fut-il heureux lorsque Murielle Nagy accepta son offre de succéder à Louis-Jacques Dorais comme rédactrice en chef. L’expérience qu’elle avait acquise à la revue, puis comme secrétaire générale de l’International Arctic Social Sciences Association (IASSA), son bilinguisme, sa connaissance du terrain inuit et l’étendue de ses intérêts scientifiques en faisaient une candidate idéale. Un immense merci donc à Louis-Jacques pour l’oeuvre accomplie, et une chaleureuse bienvenue à Murielle que nous assurons de tout notre soutien et notre collaboration. In his 1996 editorial for Études/Inuit/Studies volume 20(1), incoming editor Louis-Jacques Dorais paid tribute to his predecessor François Thérien who directed the …
Éditorial[Notice]
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Bernard Saladin d’Anglure
Président, Association Inuksiutiit Katimajiit