Résumés
Résumé
Le poète Alfred DesRochers (1901-1978) a tenu un journal intime de 1966 à 1976. Ses cahiers décrivent son quotidien au bord du lac Clair, dans les Laurentides, et du fleuve Saint-Laurent, à l’hôtel du Vieux Prince de Ville de Sainte-Catherine. Inédit, ce texte peut être lu comme un journal de deuil qui accompagne et participe à la genèse du dernier recueil publié par DesRochers, en hommage à son épouse Rose-Alma Brault décédée en 1964, Élégies pour l’épouse en-allée (1967). Le cadre de l’écriture donne lieu à une poétique qui se forge à même l’expérience de la nature, ancrant le journal dans le nature writing. La rencontre avec l’altérité, qu’elle soit liée à la mort ou à la nature, façonne l’éthos intime du diariste. Première étude consacrée à ce journal, cet article se penche sur les deux premières années de sa rédaction en s’appuyant sur les travaux d’Isabelle Galichon sur l’éthos intime et ceux de Maïté Snauwaert sur le journal de deuil.
Abstract
Poet Alfred DesRochers (1901-1978) kept a diary from 1966 to 1976. His notebooks describe his daily life on the shores of Lac Clair, in the Laurentians, and of the St. Lawrence River, at the Hotel du Vieux Prince in Ville de Sainte-Catherine. Unpublished, this diary can be read as a mourning journal that accompanies and contributes to the genesis of DesRochers’s last published collection of poems, Élégies pour l’épouse en-allée (1967), a tribute to his wife Rose-Alma Brault, who died in 1964. The framework of this writing gives rise to a poetics forged in the experience of nature, anchoring the journal in nature writing. The encounter with otherness, whether linked to death or nature, shapes the diarist’s intimate ethos. As the first study devoted to this diary, this article looks at the first two years of its writing, drawing on Isabelle Galichon’s work on the intimate ethos and those of Maïté Snauwaert on the mourning diary.