Résumés
Résumé
Cet article examine la séduction qu’exerce sur Baudelaire une pratique journalistique particulièrement en vogue dans la petite presse satirique des années 1840 : ce qu’il appelle « l’éreintage ». Baudelaire le théorise, en même temps qu’il le pratique, dans ses premières productions critiques, qui sont ici situées dans le contexte des pratiques de l’époque. Mais l’éreintage, qui prend souvent chez Baudelaire un tour proprement physique, ne concerne pas seulement le domaine critique. Il investit aussi, de façon plus diffuse, et selon des modalités que l’on esquisse ici, la poésie des dernières années, sous les aspects de ce que Baudelaire appelle la « bouffonnerie ».
Abstract
This article examines the seduction exerted upon Baudelaire by a journalistic practice particularly popular in the small satirical press of the 1840s: what he calls “l’éreintage” (bashing). Baudelaire theorizes and simultaneously engages in it in his early critical works, which are situated here in the context of the practices of the time. However, “l’éreintage,” which often takes on a distinctly physical form in Baudelaire’s case, is not limited to the critical domain alone. In a more diffuse manner and with the modalities outlined here, it also permeates the poetry of his later years, under the aspects of what Baudelaire refers to as “bouffonnerie” (buffoonery).