Note éditoriale[Notice]

  • Stéphane Vachon

Après avoir refondé et agrandi en 2022 son conseil scientifique international, Études françaises complète aujourd’hui, à pas mesurés, le renouvellement de la moitié de son comité de rédaction. Richard Saint-Gelais a choisi de s’en retirer après en avoir été, depuis 2015, un animateur essentiel, extrêmement généreux, passionné, sévère et bienveillant, convaincu du rôle et de la mission des revues savantes, intransigeant quant aux buts de la recherche littéraire qui n’est, ainsi que nous avons déjà pu l’écrire ici, que la recherche de la littérature. Nous n’oublierons pas son professionnalisme sans faille, ni ses leçons de rigueur, ni son souci du développement de notre discipline, ni son dévouement au service des textes et des dossiers que notre revue a publiés depuis huit ans. En ces temps de bouleversements profonds des modes de diffusion du savoir, où le libre accès deviendra bientôt, sous l’impulsion des grands organismes subventionnaires québécois et canadien, le destin des revues savantes, nous regrettons de ne pas avoir su convaincre Richard Saint-Gelais de continuer à travailler avec nous. Il croyait – et continue de croire, nous n’en doutons pas – ardemment au mandat de la revue Études françaises, celui d’une « revue littéraire et interdisciplinaire, québécoise et internationale » qui travaille (qu’il nous soit permis de le rappeler) « entre les domaines et les frontières, en français sur toutes les littératures écrites en français ». Richard Saint-Gelais fut, il demeure une autorité et un ami. La peine que nous cause, et que cause à chacune et chacun des membres du comité de rédaction, son départ sera compensée par le plaisir d’accueillir Michel Fournier, professeur agrégé au département de Français de l’Université d’Ottawa. Michel Fournier connaît fort bien les institutions universitaires québécoises et canadiennes, il connaît fort bien la revue Études françaises dans laquelle il a publié, et dont il a codirigé, en 2013, le numéro « Les lieux de la réflexion romanesque au xviiie siècle : de la poétique du genre à la culture du roman ». Ses travaux et ses recherches portent sur la littérature française d’Ancien Régime et sur des questions de réception. Il est notamment l’auteur de deux ouvrages intitulés Généalogie du roman. Émergence d’une formation culturelle au xviie siècle en France (Presses de l’Université Laval, 2006 ; rééd., Hermann, 2013) et Les Fables du Nouveau Monde (xviiie-xxe siècle). Jean de La Fontaine, l’héritage classique et la transmission de la culture littéraire (Hermann, 2015) ; il a récemment codirigé Les Lumières de la jeunesse. Les réécritures pour le jeune public au xviiie et au début du xixe siècle (Liverpool University Press, 2023). Il s’intéresse aussi à des productions souvent associées à la « culture populaire ». Nous savons qu’avec nous Michel Fournier perpétuera l’exigeante tradition d’Études françaises, et qu’il vivifiera la jeunesse d’une jeune revue, fondée en 1965, qui aura bientôt soixante ans.

Parties annexes