Résumés
Résumé
La période de rénovation théorique qui a vu l’apparition de la sociocritique n’a pas connu le même élan en traduction, malgré Walter Benjamin ou Georges Mounin. Mais la poétique d’Henri Meschonnic et la sociocritique, entre autres, ont travaillé contre l’effacement et l’annexion qui restent les caractéristiques d’un monde qui synthétise ses pratiques sous le nom de traductologie. Elles affirment avec force qu’un texte étranger est toujours (et seulement) un texte traduit. La sociocritique, qui demande aux traducteurs de définir ce qu’ils traduisent, affirme que c’est la socialité du texte. Et pour ce faire, il n’y a qu’un moyen : faire dans sa langue-littérature ce que l’auteur a fait à la sienne. Pour cela, il est nécessaire d’établir une méthodologie qui interdira tout effacement, même masqué par une conception de la traduction qui promeut la fluidité. Il est donc proposé, dans le sillage de Jean Peytard, de viser à l’altération. Altérer son propre discours en acceptant celui de l’autre, c’est altérer son propre discours en lui faisant subir les marques de ce dialogue.
Abstract
Sociocriticism appeared during a period of theoretical renewal which, despite the work of a Walter Benjamin or a Georges Mounin, found no equivalent in translation studies. Be that as it may, the poetics of Henri Meschonnic and sociocriticism have worked against the erasure and annexation which remain the characteristics of a field that synthesizes its practices under the name of translatology. They make the strong claim that a foreign text is always (and only) a translated text. Sociocriticism, which asks translators to define what they translate, claims that it is the text’s sociality. And so the only way forward is to do in the translator’s language/literature what the original author has done in his own. To that end, it is necessary to establish a methodology that will avoid any erasure, even when this is masked under an approach to translation which favours fluidity. Following Jean Peytard, the suggestion is to aim for alteration. To alter one’s own discourse, while accepting that of the other, is to alter one’s own by registering the marks of the dialogue between languages.