Résumés
Résumé
Du côté de la poétique, c’est surtout la taxinomie des genres qui s’est penchée sur le nom d’auteur (Philippe Lejeune, Le pacte autobiographique, 1975) en en faisant le critère décisif des discriminations génériques en régime autobiographique, débat qui n’a cessé depuis d’être relancé. C’est sur cette base que l’on se propose d’examiner les mentions du nom de l’auteur dans son texte (autobiographie et autofiction). Dès lors que l’autobiographie est un récit homodiégétique auquel l’emploi d’un je suffit pour se déployer, il faut bien que l’écrivain, pour certifier son identité, introduise son propre nom dans son texte. Retrouve-t-on alors dans les écritures de soi les mêmes procédés d’insertion onomastique que ceux décrits par la poétique du roman ? Cette signature doit-elle surgir d’emblée ? Et, au-delà de sa première occurrence, peut-on cerner un fonctionnement du nom de l’auteur dans son texte ? Chemin faisant, on se demande aussi si cette stylistique du nom de l’auteur ne risque pas de saper la solidité de la thèse désormais classique de l’homonymat comme constituant de l’autobiographie. Pour ce faire, on examine un certain nombre de cas limites (absence du patronyme, noms de jeune fille, substitutions métonymiques, etc.) que la théorie littéraire a souvent brandis pour contester les vues fondatrices de Philippe Lejeune.
Abstract
Poetics looked at the author’s name above all about the taxonomy of genres (Philippe Lejeune, Le pacte autobiographique, 1975). Making it the decisive criterion for generic discrimination in the autobiographical regime, it started a debate that has been revived ever since. It is on this basis that we propose to examine the references to the author’s name in his text (autobiography and autofiction). Autobiography is a homo-diegetic narrative to which the use of an I is sufficient to unfold. Hence, to certify his or her identity, the writer must introduce his or her name into the text. Thus, do we find in the writings of oneself the same onomastic insertion processes as those described by the poetics of the novel? Does this signature have to appear immediately? And, beyond its first occurrence, is it possible to identify a functioning of the author’s name in his text? As we go, we also discuss whether the stylistics of the author’s name might undermine the solidity of the now-classical thesis of homonymy as a constituent of autobiography. To do so, we examine a certain number of borderline cases (absence of surnames, maiden names, metonymic substitutions, etc.) that literary theory has often used to challenge Philippe Lejeune’s founding views.