Résumés
Résumé
Climax de Général Instin (2015) et Vivre près des tilleuls de L’AJAR (2016) sont deux récits situés à la croisée, d’une part, de la fiction d’auteur et de l’hétéronymie (lorsque l’auteur fictif semble prendre vie hors de l’oeuvre littéraire) et d’autre part des écritures collectives, fruits tous deux d’une création littéraire à plusieurs mains. La signature sur la couverture de ces livres renvoie à un être fictif ou à un nom d’auteur réinventé, derrière lequel se place, en retrait, avec discrétion mais sans aucune volonté de mystification, les noms des écrivains réels. Le travail collectif pluriel se fond dans une signature unique tandis que les récits eux-mêmes semblent en porter l’écho en mettant en abyme le processus de constitution d’une identité auctoriale à travers une fiction autobiographique. Ces deux oeuvres témoignent d’une manière de rejouer et de déjouer l’autorité de l’auteur, telle qu’elle s’est instituée dans le champ littéraire, en mimant le mouvement d’attribution de l’oeuvre à un auteur tout en affichant la fictionnalité de celui-ci. Le nom-signature unique d’auteurs pluriels pensé comme une fiction d’auteur se lit comme un outil de recherche littéraire collective et une réflexion sur le commun dans un temps contemporain marqué notamment par le « brouhaha » et la « multitude », « l’indistinction, l’inséparation » (Lionel Ruffel) qu’explorent plusieurs oeuvres récentes également construites autour d’un nom-signature collectif.
Abstract
Climax by Général Instin (2015) and Vivre près des tilleuls by L’AJAR (2016) are two stories at the crossroads of author’s fiction, heteronymy (when the fictional author seems to come to life outside the literary work) and collective writing, since both are the result of a shared literary creation. The signature on the cover of these books refers to a fictional being or a reinvented author’s name, behind which the real writers hide discreetly but without any desire for mystification. The collective work blends into a single signature while the stories appear to echo it in the mise en abyme of the auctorial identity building process by the means of an autobiographical fiction. These two works demonstrate a way of replaying and undermining the author’s authority, as established in the literary field, by imitating the movement of attribution of the work to an author while displaying the author’s fictionality. The unique signature of plural authors, conceived as a fictional author, reads like a collective literary research tool and a reflection on the common in a contemporary time marked by ‘hubbub’ and ‘multitude’, ‘indistinction’, ‘inseparability’ (Lionel Ruffel) that several recent works also built around a collective signature name explore.