Résumés
Résumé
Cet article analyse la manière dont se déploie une poétique de la ruine dans l’oeuvre de Nicolas Dickner. Cet écrivain mène depuis près de deux décennies une entreprise littéraire d’une grande cohérence, jalonnée de livres qui ont tous en commun de remettre en question – sur un mode à la fois ludique et érudit – les notions de généalogie, de filiation ou encore de frontières spatiales et temporelles. Nous examinons, tant dans ses chroniques (Le romancier portatif) que ses nouvelles (L’encyclopédie du petit cercle), romans (Nikolski, Tarmac, Six degrés de liberté) et autres ovnis littéraires (Révolutions, coécrit avec Dominique Fortier), les ressorts narratifs et descriptifs de cette poétique où se déploient toutes sortes de jeux de condensations ironiques, de renversements ludiques, de télescopages étonnants et d’anticipations joyeuses qui célèbrent tout à la fois les vertus de l’humilité et de l’oubli ainsi que le potentiel hautement narratif des vestiges, débris, restes et scories.
Abstract
This article analyses the deployment of a poetics of ruins in Nicolas Dickner’s work. This author has been carrying out for close to two decades a highly coherent literary enterprise, marked out by books that all question – in a playful and erudite mode – the notions of genealogy, filiation, as well as spatial and temporal borders. We examine, in his published columns (Le romancier portatif), short stories (L’encyclopédie du petit cercle), novels (Nikolski, Tarmac, Six degrés de liberté) and other literary objects (Révolutions, written with Dominique Fortier), the narrative and descriptive resources of his poetics, where are deployed a variety of games of ironic condensations, playful inversions, surprising collisions and gleeful anticipations, in a celebration of the virtues of humility and forgetfulness, as well as the highly narrative potential of vestiges, debris, remains and dross.