Résumés
Résumé
On a l’habitude d’évoquer un retour du romanesque pour qualifier la littérature narrative française depuis les années 1980. Ce retour a été favorisé, entre autres, par un tropisme du roman vers le cinéma, et notamment vers ses genres populaires. La question du genre littéraire et celle du cinéma trouveraient un point d’intersection dans cette notion de « romanesque », comprise dans ses deux sens : ce qui relève du genre du roman et ce qui relève d’un certain foisonnement fictionnel. Néanmoins, pendant trente ans, ce retour au romanesque s’est effectué de façon critique ou distanciée, comme si l’objet demeurait toujours partiellement suspect. Or nous faisons l’hypothèse d’une récente modification de perspective. Cette voie serait le fait d’une partie de la nouvelle génération d’écrivains, qui semble aujourd’hui se tourner notamment vers le cinéma de genre et l’imaginaire des blockbusters hollywoodiens pour nourrir sa quête romanesque. « Quête », car la particularité de ce nouveau romanesque est qu’il s’énonce sous la modalité du désir, du fantasme, objet visé mais jamais pleinement atteint. Magie industrielle de Patrice Blouin et L’étoile du Hautacam de Pierric Bailly sont des oeuvres représentatives de ce nouveau désir de romanesque placé sous l’influence du blockbuster contemporain.
Abstract
Since the 1980’s, it has become commonplace among critics to evoke the return of the romanesque, or fiction, in narrative French literature. This return has been fostered by an attraction towards cinema, particularly in its popular forms. Literary genre and cinema come together under the notion of the romanesque, which can be understood as what emanates both from the novel’s genre and from a sort of fictional profusion. Nevertheless, for the last thirty years, its return has been conducted in a critical way; we hypothesize that there has been a recent change in perspective, influenced by a new generation of writers who are turning to genre film and the imaginary world of Hollywood blockbusters to nurture their quest of the romanesque, which, nevertheless, remains an object of desire and a fantasy, since the quest itself can never be fully achieved. In order to illustrate this recent tendency, this article will refer to Patrice Blouin’s Magie industrielle and Pierric Bailly’s L’étoile du Hautacam.