Résumés
Résumé
Les fictions de Gilles Marcotte n’ont pas la notoriété de ses essais, mais elles constituent une part essentielle de son oeuvre. Leur originalité est double : d’un côté, elles ont en commun de mettre en scène des personnages de peu d’ambition portés par « la passion du banal ». D’un autre côté, ces romans et ces nouvelles prennent toutes sortes de liberté à l’égard des conventions réalistes, rejoignant par là le goût de l’inachevé, du discontinu et de l’indéterminé que Gilles Marcotte a associé, dans ses essais, au « roman à l’imparfait ». L’élégance et la précision qui caractérisent l’écriture de l’essayiste se manifestent tout autant à travers les ruses du romancier, qui ne cesse de casser l’image trop commode, trop simple que nous aimons avoir des autres ou de nous-mêmes. Il casse ainsi sa propre image, et c’est possiblement cette liberté de mêler les genres, de ne pas être là où on l’attend, de s’étonner soi-même, qui donne à ses fictions une forme de nécessité.
Abstract
Gilles Marcotte’s fictional works are less known than his essays but they make up an essential part of his works. Their originality is twofold: on the one hand, they have in common the presentation of characters with little ambition who are supported by “a passion for the commonplace.” On the other hand, the novels and short stories take all sorts of liberties with respect to realistic conventions and they display a penchant for the unfinished, the discontinuous and the indefinite that Gilles Marcotte in his essays associated with the “roman à l’imparfait.” The elegance and precision that characterize the essayist’s writing appear quite as much through the tricks of the novelist who constantly shatters the too conveniently simplistic image we like to have about ourselves and others. He thus breaks up his own image, and it is this freedom to mix styles, to confound expectations, and to surprise oneself that gives a form of necessity to his fictional works.