Résumés
Résumé
Le rire est l’une des stratégies anti-littéraires de l’oeuvre romanesque de Réjean Ducharme. Mais l’humour des narrateurs, plus ridicule que drôle, se caractérise par le recyclage des plaisanteries les plus banales, par le soulignement de mots d’esprit laborieux souvent désamorcés par leur explication, et la mise en scène d’une obligation de rire qui frise l’absurde. Dans le dérèglement de la langue, les romans produisent une usure du rire et exacerbent le dispositif pragmatique de l’humour dans une relation paradoxale avec le lecteur, à la fois invité à rire et empêché de le faire. Ce traitement du rire est analysé à partir d’exemples tirés de L’avalée des avalés, Le nez qui voque, La fille de Christophe Colomb, L’hiver de force et Les enfantômes.
Abstract
Laughter is one of the anti-literary devices in Réjean Ducharme’s romanesque work. But the humour of the narrators, more ridiculous than funny, is characterized by a recycled outpouring of the most banal jokes, with laborious witticisms deflated by undue explanation, not to mention the obligatory laugh that tends to the absurd. In disrupting the language, the novels wear down the laughter and waylay the pragmatic device of humour in a paradoxical relationship with the reader, who is at once invited to laugh yet constrained to respond. This treatment of laughter is analyzed using examples from L’avalée des avalés, Le nez qui voque, La fille de Christophe Colomb, L’hiver de force and Les enfantômes.