Résumés
Résumé
On sait que le rire fait l’objet de représentations dépréciatives tant chez Victor Hugo que chez la plupart des romanciers romantiques. Cet article qui s’intéresse au roman L’homme qui rit (1869) explore le paradoxe suivant : si Hugo considère le rire comme un phénomène essentiellement négatif, manifestation soit de cruauté, soit de souffrance, il cherche néanmoins à susciter le rire du lecteur. Il y a bien volonté humoristique chez Hugo, même si sa représentation de l’homme qui rit est toujours critique. Le personnage d’Ursus, sorte d’autoportrait en savant vieillissant, est emblématique de cet écart entre la théorie et la pratique, qui se joue très souvent autour de ces « effets de savoirs » dont Hugo est prodigue, c’est-à-dire de cette fausse érudition confinant à une forme de voyance humoristique.
Abstract
Like most Romantic novelists, Victor Hugo scorns laughter and levity. This paper concerning the 1869 novel L’homme qui rit scrutinizes the following paradox: while Hugo considers laughter as an essentially negative phenomenon, a manifestation of either cruelty or suffering, he nevertheless strives to make his readers laugh. Victor Hugo is indeed a humoristic writer, even though his representation of laughter is invariably critical. The character of Ursus, a portrait of the artist as an aging erudite, is emblematic of this contradiction between theory and practice, a contradiction that often stems from Hugo’s mock-knowledge of things past and humoristic visions.