Résumés
Résumé
Les textes autobiographiques de Guèvremont font une large place à sa mère, Valentine Labelle, et aux relations mère-fille. Ces textes sont de plus fascinants pour la façon dont s’y lit, en clair-obscur, l’ombre qui tomba, dès avant sa naissance, sur leur relation, car une tierce figure apparaît en filigrane : celle d’une autre Germaine, la soeur aînée de la romancière décédée en bas âge. Yvan Lepage a découvert l’existence de cette « première » Germaine Guèvremont et une recherche à la Société de généalogie des Laurentides permet de confirmer que celle-ci, baptisée le 11 décembre 1891 sous le nom de Marie Germaine Éliane, est née le 9 décembre 1891 et décédée le 15 août 1892, à l’âge de huit mois et sept jours. Née huit mois après ce décès, la romancière, baptisée du prénom de Marianne Germaine Grignon, fut donc un « enfant de remplacement ». Cet article analyse les rapports mère-fille dans les fragments autobiographiques de Guèvremont et dans ses oeuvres de fiction, en montrant que ceux-ci sont marqués par la problématique de l’enfant de remplacement.
Abstract
The autobiographical texts of Germaine Guèvremont give considerable attention to her mother, Valentine Labelle and their mother-daughter relationship. The texts are all the more fascinating in the way they present, in chiaroscuro, the shadow that fell across their relationship even before her birth, a third figure appearing like a watermark behind the writing: an earlier Germaine, the novelist’s older sister who died as an infant. This “first” Germaine Guèvremont was discovered by Yvan Lepage, and research by the Société de Généalogie des Laurentides confirmed that a Marie Germaine Éliane, baptized on December 11, 1891, was born December 9, 1891 and died August 15, 1892, at the age of eight months and seven days. Eight months after this death the novelist baptized as Marianne Germaine Grignon was born, and thus entered the world as a “replacement child.” This article examines the mother-daughter relationship revealed in Guèvremont’s autobiographical fragments and her fictional works and shows their preoccupation with the problematic of the replacement child.