Résumés
Résumé
Le présent article se propose d’explorer la poétique narrative de Jean-Philippe Toussaint à l’aune de l’insignifiant. Il s’agit, dans un premier temps, de voir en quoi l’insignifiant s’inscrit à même la diégèse, dans un usage de l’espace et dans des activités spécifiques. Dans un deuxième temps, on tâche de montrer le travail d’indifférenciation, et partant d’insignifiance, que Toussaint fait subir à la forme narrative, autant par rapport aux rôles fondamentaux de patient (ce que ses narrateurs personnages tendent à être) et d’agent (ce qu’ils ne parviennent à peu près pas à être) que dans la structuration de l’intrigue. Dans un troisième temps, on met en relation cette poétique de l’insignifiant avec un projet narratorial qui traverse l’oeuvre de Toussaint et consiste à proposer un équivalent romanesque à cet « autoportrait […] mais sans moi et sans personne » qui semble hanter ses romans. La poétique narrative de l’insignifiant devient alors le moyen de cet effacement de soi.
Abstract
Examined here is Jean-Philippe Toussaint’s poetic narrative rife with insignificance. First we seek to discern how the insignificant is detailed within the diegesis, within space and specific activities. We then broach the work of indifferentiation, from the insignificance to which Toussaint subjects the narrative form, as per the fundamental roles of the patients (his typical characters) and the agent (what they mostly avoid being) in structuring the intrigue. Thirdly, we relate this poetic of the insignificant to a narrative palate that colours Toussaint’s oeuvre, like the Romanesqueness of this “self-portrait” (…) without me or anyone else” that haunts his novels. Thus does the poetic narrative of the insignificant serve to erase the self.