Résumés
Résumé
Même si Milan Kundera insiste sur la tâche du roman qui consiste à détruire tous les mythes, nous croyons que cette entreprise ne peut y être menée à terme. Dans un monde où toute valeur transcendantale aurait été annulée, où tout aurait été banalisé, le personnage romanesque trouverait difficilement sa voie. C’est ainsi que des éléments sacrés (des mythes et des scènes bibliques), dont la présence n’est pas seulement ironique, donnent de l’ampleur à la vie des personnages de Kundera, les enrichissent d’une tradition mythique qui balise le récit. Deux personnages de L’insoutenable légèreté de l’être en sont de bons exemples : le personnage principal, Tomas, est tiraillé entre deux mythes (la naissance de Moïse et l’Androgyne du Banquet) qui organisent sa vie ; Iakov Staline, qui n’apparaît que brièvement dans le roman, y vit une tension analogue (entre sa vie misérable et son statut « divin ») qui se révèle mortifère.
Abstract
If Milan Kundera emphasizes that the novel should destroy all myths, such a process cannot be completed. In a world where there are no transcendental values, where everything is banal, it turns out to be very difficult for a character to find his own way. In Kundera’s novels, the use of some sacred elements (myths and scenes from the Holy Bible), which go beyond irony, enhance the characters’ life with the aura of myth or tradition. In The Unbearable Lightness of Being, two characters provide a perfect example of this situation: the main character, Tomas, is torn between two myths (the birth of Moses and The Symposium’s Androgynous) which organize his life; Iakov Staline, who appears briefly in the novel, dies of a similar tension between his miserable life and his “divine” status.