Résumés
Résumé
Les Trois Mondes de La Popelinière et l’Histoire de la Nouvelle-France de Marc Lescarbot proposent aux Français deux projets de colonisation, l’un vers le mythique continent austral, l’autre vers l’Acadie. Mais les auteurs avaient fort à faire pour convaincre leurs compatriotes peu enclins à quitter leur pays à s’expatrier vers ces lointaines contrées. Le présent article examine comment les deux ouvrages font chacun à leur manière l’éloge de la mobilité, que ce soit en valorisant les vertus viatiques des valeureux Gaulois, en vantant la bravoure des mariniers, ou encore en exaltant le plaisir que procurent les découvertes territoriales. Cet effort de persuasion qui visait à venger l’honneur des Français tenus en échec par les Espagnols au Nouveau Monde ne sera malheureusement entendu que par une minorité.
Abstract
La Popelinière’s Les Trois Mondes and Marc Lescarbot’s Histoire de la Nouvelle-France present two colonization projects to the French, one directed towards the mythical Austral continent, the other towards Acadia. But the authors are hard put to convince their fellow citizens who have little interest in venturing off to these faraway regions. Our study examines how these two works, each in its own way, extol the virtues of mobility, either in praising the worthy valour of traveling Gauls, lauding the bravery of sailors, or even exalting the pleasure of territorial discovery. This effort of persuasion, intended to vindicate the honour of the French who were being held in check by Spain in the New World, would unfortunately fall largely on deaf ears.