Résumés
Résumé
À partir d’une critique et d’une redéfinition du concept de « trace », de « marque » et de « lieu de mémoire », cet article interroge d’autres inscriptions de la mémoire de la violence dans quelques récits de Kourouma. Dans une perspective spatiale, il explore essentiellement des lieux non conventionnels, « insolites » de la mémoire culturelle et politique des peuples figurés dans quelques textes du romancier ivoirien, lieux parfois constitués par d’anonymes sujets sociaux pourtant porteurs des marques d’une tragique histoire collective. Il ressort de ces analyses une élaboration de la mémoire corporelle et de la mémoire spatiale dont la constitution naît aussi des déplacements que le sujet est forcé d’effectuer. Ceux-ci permettent de tracer, de marquer lieux et espaces dans des récits dont certains des acteurs ont la même trajectoire et portent la même identité que des acteurs impliqués dans des drames africains contemporains. En ce sens, même s’il figure d’autres formes de mémoire, le texte fictionnel lui-même se constitue en savoir ayant la prétention de faire concurrence à la réalité représentée.
Abstract
Based on a critical redefinition of the concepts of “trace,” “mark” and “memory site,” this article analyses some novels by Ahmaodu Kourouma and looks at other unconventional and untraditional venues where memory is archived. Anonymous social subjects that bear the painful marks of a tragic social history generally host these venues. That results into the elaboration of a body and spatial memory that are generally constituted by the movements that characters are forced to undertake. These movements help leave traces and marks in narratives where some protagonists are reminiscent of war figures that were actually involved in some recent African dramas. In this sense, even though it exposes other sites of memory, the novels analyzed in this essay are significantly reminiscent of reality and constitute a source of historical knowledge.