Résumés
Résumé
Cette étude établit les liens de La vie de Marianne de Marivaux avec les différents types d’antiroman issus du Don Quichotte, et en particulier sa convergence avec les lectures qu’en font les romanciers anglais des années 1740. Avec désinvolture, Marivaux écarte tout ce qui peut constituer l’intérêt romanesque en son temps et il utilise de façon personnelle les ressources modernes de la vraisemblance pour faire apparaître l’irréalisme profond de l’écriture et du destin de son héroïne : il plonge ainsi son lecteur au coeur du paradoxe de la fiction (en inversant la formule de Cervantès).
Abstract
This study establishes the connection between Marivaux’s La vie de Marianne and the different types of anti-novel that developed out of Don Quichotte. It examines the convergence of Marivaux’s reading of the Quichotte with that of the English novelists of the 1740s. In an offhand manner, Marivaux separates everything that constitutes novelistic interest in his time and uses in a personal way the modern resources of plausibility to show the profound unreality of writing and of the destiny of his heroine: by reversing Cervantes’ formula, he plunges his reader into the heart of the paradox of fiction.