Résumés
Résumé
Dans les Salons de Diderot, il y a quelques tableaux où se bute l’écriture, où la parole est mise en échec. Il y a un peintre, un peintre très admiré, devant les oeuvres duquel la verve de Diderot se tarit. Et ce peintre est Chardin. Certes on peut affirmer que Diderot a développé tout un savoir pictural grâce à Chardin, le tapissier, savoir qui aura enrichi les Salons. Mais qu’a dit, en vérité, Diderot sur les natures mortes de Chardin, presque rien. En fait, ses commentaires, partant de la simple énumération des choses représentées sur la toile, puis de l’étude de la singulière manière du peintre, de son « faire », se révèlent impuissants à expliquer la véritable beauté des oeuvres. C’est donc ce mouvement de l’écriture vers un inévitable silence de la peinture qu’il s’agissait de tracer, mouvement qui passe des objets au « technique », et qui se perd, enfin, dans l’homme, l’homme Chardin…
Abstract
In Diderot’s Salons, there are a few paintings which cannot be described. There is a painter, a very admired painter, whose work does not solicit Diderot’s eloquent expression. And this painter is Chardin. Indeed, thanks to Chardin — the “tapissier” —, Diderot has acquired a vast pictorial knowledge, knowledge that would have enriched the Salons. But what Diderot has written on Chardin’s still lifes amounts to almost nothing. In fact, his comments, from the simple enumeration of represented things on the canvas to the study of the singular style of the painter, are incapable of explaining the true beauty of Chardin’s work. It is this movement of writing towards an inevitable silence of painting that is in question, movement from objects to technique and ending in the search of the man, Chardin.