Résumés
Résumé
Partant d’anciennes discussions avec Jacques Derrida sur Finnegans Wake en 1969-1970, discussions qui ressortissaient d’un contexte critique où figuraient la phénoménologie mais aussi Tel Quel et Bakhtine, l’auteur réouvre le dossier Joyce dans les premiers essais de Derrida. Joyce aura toujours été lu par Derrida, et systématiquement pressenti, alors qu’il préparait ses thèses littéraires et philosophiques initiales, comme le rival de Husserl : Joyce incarne à lui seul le pouvoir dangereux du littéraire lorsqu’il s’allie à un hégélianisme diffus. La situation change en partie avec Ulysse gramophone, puisque si Joyce occupe encore cette position hypermnésique et historicisante face à une culture universelle, il nous lègue aussi à travers Molly et Leopold Bloom la possibilité d’une affirmation radicale, du « Oui » qui sous-tend toute écriture.
Abstract
Going back to discussions with Jacques Derrida in the years 1969-70 about the meaning of Finnegans Wake, discussions that were marked by a critical context in which Tel Quel and Bakhtin were important references next to phenomenology, the author reopens the Joyce file in Derrida’s earliest publications. Derrida will have always read Joyce, a Joyce felt to be Husserl’s most dangerous rival : Joyce embodies the disruptive power of literature when it allies itself to a diffuse hegelianism. The situation changes partly with Ulysses Gramophone, since Joyce still occupies the same hypermnesic and historicizing function in front of a universal culture he sums up and challenges, while bequeathing us through Leopold and Molly Bloom the possibility of a radical affirmation, the “Yes” underpinning all writing.