Résumés
Résumé
Il y a un mystère chez Saint-Denys Garneau : celui de son silence final, annoncé par certains passages très tourmentés de l’oeuvre en prose où le poète s’enferme dans des arguties touchant, entre autres, la légitimité de son écriture. Il y a là des pages jugées illisibles, que la critique a souvent imputées à une sorte de « fatalité psychologique ». Il est pourtant possible de déceler une singulière cohérence dans cette partie de l’oeuvre. Cet article se propose ainsi de montrer que le Journal et les Lettres à ses amis sont clairement structurés par deux réseaux conceptuels et métaphoriques, liés tantôt à la sphère économique, tantôt à la sphère judiciaire, mais se conjuguant à travers un motif fondateur: le «vol» culturel.
Abstract
There is a mystery pertaining to Saint-Denys Garneau: that of his final silence, announced through some very tormented passages of his prose whereby the poet shuts himself in through quibbles touching, among others, the legitimacy of his writing. There are pages which have been judged unreadable, and which critics have often attributed to a sort of “psychological fate.” However, it is possible to discern a remarkable coherence in this part of his work. This article sets out to demonstrate that the Journal and the Lettres à ses amis are clearly structured by two conceptual and metaphorical networks related sometimes to the economic world, sometimes to the judicial world, but converging through an essential motive: the cultural “theft.”