Résumés
Résumé
Dans le face-à-face où m’incombe une responsabilité irrécusable, le visage d’autrui échappe à la représentation ; « il est la défection même de la phénoménalité », nous dit Lévinas. Hors phénomène, hors expérience — « abstraction », est-il dit ailleurs —, le visage du prochain ne pourrait-il pas être dit infigurable dans ce rapport où la proximité se fait approche, relation éthique ? Infigurable : c’est-à-dire dans la mesure où toute représentation, toute thématisation du visage le défigure, le dévisage et défait l’approche. « Le mode selon lequel le visage indique sa propre absence sous ma responsabilité, exige une description ne se coulant que dans le langage éthique. » C’est ce langage « étrange » et « inconnu » que l’auteur interroge à partir de l’entretien que Maurice Blanchot et Emmanuel Lévinas auront toujours soutenu dans l’amitié et comme en marge de leurs oeuvres respectives.
Abstract
In the confrontation which invests me with a radical responsibility, the face of the other escapes all representation, it defies any phenomenological description according to Levinas. It is beyond experience — an « abstraction ». Could the face of my neighbour be said impossible to figure, its proximity being best described as an approach, an ethical relation ? Any representation, any thematisation of the face would actually disfigure it and would prevent the approach. « The mode in which the face shows its own absence under my responsibility, requires a kind of description which can only be ethical ». It is this « strange » and « unknown » language which the present article studies on the basis of the constant and friendly dialogue which Maurice Blanchot and Emmanuel Levinas had together, in the margins of their respective works.