Résumés
Résumé
Sous l’influence de plusieurs facteurs (phénomène migratoire, contexte politique, disposition théologique), le vodou - étant un système ouvert - évolue tant sur le plan de la pratique que celui du discours. L’analyse des données ethnographiques révèle que de nouvelles pratiques du vodou se déploient dans une logique de croisement entre l’impératif du changement et l’exigence de la loyauté envers la mémoire des ancêtres. Dans le temps, on reprochait au vodou son infantilisme, son arriération. Habituellement, il est sans traces écrites, confiné dans des taudis, incapable de se défendre face aux discours concurrents. Aujourd’hui, on le retrouve de plus en plus dans l’espace public : places publiques, parcours carnavalesques, radio, télévision, internet. Les initiés se regroupent dans des associations. Ils formulent des revendications politiques. Ses adeptes font usage des textes écrits dans leurs rencontres de prière et de méditation. Face à de telles pratiques, certains observateurs veulent faire « un rappel à l’ordre ». Ils regrettent que le vodou ne reste plus « soi-même ». « Il perd son authenticité ». Mais pour les « nouveaux acteurs » vodou, rester attacher à leurs racines, c’est pouvoir en toute liberté honorer les Lwa, ce qui consiste à : jeter de l’eau, tracer les vèvè, allumer les bougies, jouer les tambours, chanter et danser les Lwa, pratiquer leur médecine sacrée, garder leur rapport harmonieux avec les arbres, et continuer la fonction sociale du vodou. De ce côté, ils ne veulent pas lâcher prise. Par ailleurs, ils ne veulent pas non plus continuer à être l’objet de curiosité permettant aux « civilisés » de revisiter leur passé archéologique.
Abstract
Because of several factors (migration , political context, theological dispositions) voodoo, as an open system, is evolving at both the practical and discursive levels. Ethnographic data shows that new voodoo practices unfold following a logic of intersection between a need for change and an exigency of loyalty to the memory of the ancestors. Voodoo has been criticized for its childishness and its backwardness. Usually it remained without paper traces, confined in slums, and unable to defend itself against competing narratives. Nowadays it is found more and more in public spaces: squares, carnival routes, radio, television and the internet. Insiders are grouped in associations and they articulate political demands. Its adherents now use written documents in their prayer meetings and meditation texts. Faced with such new practices, some observers advocate a “call to order.” They regret that voodoo lost its identity and its authenticity. But for the “new” voodoo actors, it remains attached to their roots and it implies being able to freely honor the Lwa, which means: throwing water , tracing the vèvè, lighting candles, playing drums, singing and dancing the Lwa, practicing their sacred medicine, keeping their harmonious relationships with trees, and perpetuating the social function of voodoo. On this, they do not want to let go. Moreover, they do not want to continue to be a mere object of curiosity, for the “civilized” to revisit their archaeological past.
Parties annexes
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