Résumés
Résumé
Depuis le début des années 1980, la musique des jeunes issus de l’immigration maghrébine connaît une popularité toujours grandissante en France, en même temps qu’elle se fait témoin de mutations sociales profondes. Les musiciens beurs sont au cœur du paradoxe, déchirés entre l’attachement à leur culture d’origine et la correspondance au modèle de l’intégration. Depuis les années 1980, ce sont le rap et le hip-hop, de même que des variantes faites de mélanges de ces styles qui caractérisent la musique des jeunes Beurs. Ils forment des groupes « interethniques » (Black, Blanc, Beur) et s’adonnent le plus souvent à une musique d’origine américaine, misant sur la culture pour s’en sortir et, en même temps, construisant de l’« ethnique » sur une base idéologique. L’analyse démontre bien que les musiciens beurs sont soumis aux exigences du marché et aux stéréotypes de la culture française. Aussi les artistes beurs ont-ils beaucoup de difficulté à se présenter autrement qu’en fonction de leurs origines. La nouvelle génération d’enfants de l’immigration participe toutefois à un courant musical qui ne tire ses racines ni dans la culture d’origine ni dans la culture d’adoption, un courant où les mélanges sont la règle et où le référent urbain, plus spécialement la banlieue et la cité, occupe une place centrale.
Résumé
Since the beginning of the 1980s, music made by young people of North African background (beurs) has enjoyed an ever-increasing popularity in France, while it also bears witness to profound social changes. Beur musicians find themselves at the heart of a paradox, torn between maintaining ties to their culture of origin and fitting into a model of integration. Rap and hip-hop and variants made up of mixes of these styles have characterized the music of young beurs since the 1980s. “Interethnic” (white, black, and beur) groups have also been formed. They typically devote themselves to music with American roots, counting on culture to get them through and, at the same time, constructing the “ethnic” on an ideological basis. Analysis shows clearly that beur musicians are subjected to the demands of the market and the stereotypes current in French culture. Also, beur artistes have difficulty presenting themselves in terms other than of their origins. The new generation of the offspring of immigration participates, nonetheless, in a musical current that draws neither on the culture of origin nor on the culture of adoption, a current in which fusion rules and the urban referent, specifically la banlieue (the rough suburbs) and la cité (the housing project or estate), occupies a central position.
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger