RubriquesExpérience d’économie sociale

L’avancement de l’économie sociale en lien avec le monde syndical[Notice]

  • Marc Picard

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Qu’ont en commun Aristote, la CSN, la Société de développement Angus et la Caisse d’économie solidaire? Léopold Beaulieu! Il a fréquenté les écrits d’Aristote, mais je crois qu’un ancêtre de Léopold a su influencer Aristote sur sa vision du développement économique... Plus sérieusement, on le reconnaît à cette maxime : L’accumulation de la monnaie, sans rechercher le bien commun, est contre nature. Ma présentation se déroulera en trois points. Je vais d’abord rappeler ce qu’est la Caisse solidaire. Ensuite, je ferai part des aspects sur lesquels nous travaillons. Enfin, j’exposerai les perspectives qui s’offrent à nous, à moyen et à long termes. À la fin de cette présentation, j’espère que vous comprendrez mieux le projet révolutionnaire de la Caisse et l’intérêt de travailler avec nous à la transformation de la société. Il y a 45 ans, la Caisse est née de l’audace de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), dans le cadre du développement du Deuxième front, dans le but de démocratiser l’économie et de transformer le rapport au travail. Afin d’illustrer le contexte, rappelons que le slogan syndical utilisé à l’époque était : « Cessons de financer notre exploitation ». De mon côté, cela fait maintenant trois ans que je dirige la Caisse d’économie solidaire. Je suis particulièrement heureux de pouvoir y contribuer. Bien que le vocabulaire ait changé, je trouve que le slogan « Cessons de financer notre exploitation » décrit très bien le mandat que les dirigeants m’ont confié, c’est-à-dire convaincre la population, et plus particulièrement les acteurs de l’économie solidaire, qu’en faisant un choix responsable en tant d’institution financière, ils contribueraient à la création d’une société plus juste et plus équitable. Nos valeurs sont l’humanisme, la démocratie et la solidarité. À l’époque, les cofondateurs, André Laurin et Léopold Beaulieu, ont voulu créer un outil financier qui allait favoriser la justice sociale. Il s’agissait simplement de mettre l’argent au service des personnes et non l’inverse. On voulait favoriser la solidarité et le partage. Aujourd’hui, la Caisse compte une centaine d’employés regroupés dans trois points de services pour servir tout le Québec. Elle compte 15 000 membres, dont 12 000 membres individuels et 3 000 membres entreprises. Le modèle d’affaires est simple : nous souhaitons regrouper l’épargne des personnes et des organisations, dont plusieurs syndicats, pour soutenir les entreprises collectives. Malgré les préjugés qu’on entend trop souvent sur l’économie sociale, nous sommes fiers de dire que notre coopérative financière est rigoureuse et performante. Son actif la classe 54ième sur 335 caisses du Mouvement Desjardins. C’est tout à l’honneur des acteurs de l’économie solidaire qui nous ont choisi. En 45 ans, la Caisse est devenue un chef de file du financement de l’économie sociale, une institution majeure de l’investissement responsable et un acteur significatif de la solidarité internationale. Selon le portrait de la finance responsable au Québec, réalisé en 2013 par les économistes Marguerite Mendell et Gilles L. Bourque, près de 50 % des sommes investies en économie sociale proviennent de la Caisse d’économie solidaire. La Caisse est responsable d’un volume d’affaires de 1 milliard et demi de dollars, dont 617 millions en épargne provenant en grande partie du milieu syndical. Qu’il s’agisse de citoyens ou d’organisations, tous souhaitent que leur épargne contribue à un mode de développement correspondant à leurs valeurs. Ils font un choix de cohérence. Grâce à ce volume d’épargne, la Caisse finance de multiples réseaux sociaux et cela, à la hauteur de 622 millions. Ces organisations ont toutes vécu une histoire d’innovation sociale. Je veux relever, entre autres, d’importants acteurs du développement comme la Société de développement Angus à Montréal et Québec, ainsi que …