Volume 43, numéro 1-2, 2013 Femmes et développement local Sous la direction de Denyse Côté et Caroline Andrew
Sommaire (10 articles)
Présentation du numéro
Dossier
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Femmes et mouvement populaire d’habitation au Brésil : vers une féminisation des luttes pour le droit au logement ?
Charmain Levy, Marianne Carle-Marsan et Anne Latendresse
p. 10–38
RésuméFR :
Au Brésil, depuis la fin des années 1990, des actions collectives ont lieu autour du droit à la ville, en particulier pour le droit au logement. Alors qu’il existe des centaines, voire des milliers de bâtiments vacants dans le centre-ville de Rio de Janeiro et São Paulo, notamment, des organisations populaires occupent des bâtiments publics vides en vue d’obtenir le droit d’y résider et, éventuellement, de les transformer en logement public. Deux études ont mis en lumière la présence majoritaire de femmes qui, issues du milieu des sans-abri, des taudis et des favelas, jouent un rôle important dans les occupations. Dans cet article, nous proposons une analyse de la trajectoire de ces femmes afin de voir comment leur engagement à l’intérieur du mouvement urbain a changé leur vie sur les plans individuel et collectif. En d’autres termes, nous allons nous pencher sur le processus de construction du sujet politique opéré par des femmes de milieux précaires, actives au sein du mouvement pour le droit au logement. Par ailleurs, en nous penchant sur leur rôle au sein de ce mouvement, nous tenterons de voir dans quelle mesure ces femmes l’influencent et, en nous inspirant des travaux de Lefebvre et de Castells (1980), dans quelle mesure elles contribuent à la production de la ville.
EN :
Since the end of the 1990s, social movement organizations composed of slum dwellers and homeless populations have mobilized collective actions in the downtown cores of São Paulo and Rio de Janeiro. The leaders of this urban popular movement in these cities have mobilized hundreds if not thousands of families in long and short-term occupations. One particularity of this movement is that the majority of its leaders are women from slums, shantytown and homeless populations. These women mobilized these families, organized communal life of the occupied buildings and negotiated low-income housing with public officials. This article studies who these women are, how their activism in the housing movement changed and influenced the movement and in general the production of urban space. In other words, we are going to focus on the process of construction of the political subject operated by active, precarious women in the movement of right to housing. Thus, inspired by the work of Lefebvre and Castells (1980), this case study analyses how these women contribute to the production of the city.
ES :
En Brasil, desde fines de la década del 90, las acciones colectivas se llevan a cabo en torno al derecho a la ciudad, en especial por el derecho a la vivienda. Mientras que existen numerosos edificios desocupados en grandes ciudades como Río de Janeiro y São Paulo, especialmente, las organizaciones populares ocupan los edificios públicos con el fin de obtener el derecho a residir y eventualmente transformarlos en vivienda pública. Dos estudios han puesto de manifiesto la presencia predominante de las mujeres sin hogar, o provenientes de los barrios pobres y favelas y el importante papel que desempeñan en estas ocupaciones. El artículo propone un análisis sobre la trayectoria de estas mujeres para mostrar como su compromiso dentro del movimiento urbano ha cambiado su vida en el plano individual y colectivo. Se analiza el proceso de construcción del sujeto político operado por las mujeres que proceden de medios precarios y actúan en el movimiento por el derecho a la vivienda. Al observar su papel en dicho movimiento, a partir de los trabajos de Lefebvre y Castells (1980), se trata de apreciar en qué medida influyen y cómo contribuyen a la producción de la ciudad.
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L’émergence du « féminisme territorial » : développement local et pratiques collectives de femmes rurales
Marie-Lise Semblat
p. 39–54
RésuméFR :
Le présent article porte sur le féminisme « territorial », un concept issu d’une analyse portant sur les nouveaux groupes de femmes rurales. Ce concept s’applique aux pratiques territorialisées de groupes qui, croisant les dimensions spatiale et sociale du développement, traduisent tout à la fois d’autres expressions du développement et l’émergence d’un nouveau féminisme que nous avons nommé « territorial ». Opérationnalisé par le réseau Aster-International, le concept est bien vivant, car, après avoir figuré parmi les thèmes du plaidoyer du Monde selon les femmes (Bruxelles) en mars 2008, il est devenu une hypothèse du programme de recherche du CRESS-Lessor de l’Université de Bretagne. Ce sont les actions de terrain et des démarches collectives en développement local, en coopération européenne et internationale menées par des femmes qui ont conduit l’auteure à analyser les pratiques repérées et à les théoriser dans le cadre d’une recherche pour le doctorat. À partir de constats issus du vécu et de l’observé, une démarche systématique de recherche (entretiens et groupes de discussion) a été mise en oeuvre en France, en Grèce et en Irlande, mais aussi au Canada francophone.
EN :
This article focuses on the "territorial feminism", a concept derived from the analysis of the new rural women’s groups. This concept expresses territorials practices of groups which, crossing the spatial and social dimensions of development, reflect the emergence of a new feminism that we called "territorial". Operationalised by the ASTER-International network, the concept is actual, because after The World Accordind to Women (Brussels) has refered to it in March 2008, it became a hypothesis of the research program of the CRESS-Lessor, focusing on equality gender and territory at the University of Bretagne. It is the ground actions and the collectives initiatives in local development, in international cooperation and european cooperation led by women which inspired the author’s Phd thesis. from the resulting findings of experience and the observed, a systematic research approach was implemented in France, Greece, Ireland and in French Canada.
ES :
Este artículo se refiere al feminismo "territorial", un concepto derivado del análisis sobre los nuevos grupos de mujeres rurales. El concepto se aplica a las prácticas territorializadas de grupos que cruzan las dimensiones espacial y social del desarrollo, reflejando al mismo tiempo otras expresiones del desarrollo y el surgimiento de un nuevo feminismo que hemos denominado "territorial". Operacionalizado por la red Aster- International, el concepto sigue vigente ya que, después de su inclusión como tema de trabajo por la ONG Le Monde selon les femmes (Bruselas), en marzo de 2008, se convirtió en una hipótesis del programa de investigación del CRESS-Lessor de l’Université de Bretagne. Las acciones de terreno y los enfoques colectivos en desarrollo local, en cooperación europea e internacional, liderados por mujeres han llevado a la autora a analizar y teorizar las prácticas, en el marco de una investigación para el doctorado. A partir de los resultados de las experiencias y de la observación, un enfoque sistemático de investigación (entrevistas y grupos focales) se aplicó en Francia, Grecia, Irlanda y en el Canadá francófono.
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Le défi d’être, à la fois, local et mondial : Femmes et Villes International
Caroline Andrew, Marisa Canuto et Kathryn Travers
p. 55–69
RésuméFR :
Cet article a pour objectif de décrire comment l’organisation Femmes et Villes International (FEVI) s’est structurée, s’est façonnée et s’est développée en fonction de deux pôles: le local et le mondial. L’argument central de l’article consiste à démontrer la créativité de ces interrelations mais également les tensions qui existent entre les opportunités internationales et locales ainsi que les conséquences de ces opportunités pour l’organisation. Un deuxième objectif poursuivi est de décrire comment des facteurs pragmatiques et théoriques s’entrecroisent, se renforcent et parfois se contredisent dans la réponse de FEVI aux occasions qui s’offrent à elle. À titre d’exemple, le financement par projet impose une sorte de rigidité dans le fonctionnement multi-niveau. Or, celui-ci, avec une forme de financement différente, pourrait acquérir une fluidité finalement plus enrichissante pour la création des villes inclusives et sécuritaires pour les femmes et les filles dans toute leur diversité.
EN :
The objective of this article is to describe how the organization Women in Cities International (WICI) structured itself and developed around two poles: the local and the global. The central argument is to illustrate the creativity of these interrelationships, but also the tensions between international and local opportunities and their impact on the organization. The second objective is to describe how pragmatic and theoretical factors intertwine, reinforce and sometimes contradict each other in the WICI response to opportunities that are available to them. One such example is project funding which imposes rigidities whereas a more fluid mode of financing could be more supportive for the creation of more inclusive and secure cities for the full diversity of women and girls.
ES :
Este artículo tiene por objeto describir la manera en que la organización Femmes et Villes International (FEVI) se estructuró, se forma y se desarrolla en función de dos polos: lo local y lo global. El argumento central del artículo es demostrar la creatividad de estas interrelaciones, e igualmente las tensiones que existen entre las oportunidades internacionales y locales y las consecuencias que ellas acarrean para la organización. Un segundo objetivo es describir cómo los factores pragmáticos y teóricos se entrelazan, se refuerzan y a veces se contradicen en la respuesta de FEVI a las oportunidades que tiene a su alcance. Por ejemplo, la financiación por proyecto impone cierta rigidez en el funcionamiento multi-nivel. Sin embargo, con una forma diferente de financiación, se podría en última instancia, ganar mayor fluidez en el ámbito de la creación de ciudades inclusivas y seguras para mujeres y niñas en toda su diversidad.
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La prise en charge de la promotion de l’égalité entre femmes et hommes par les coopératives du Sud, un nouveau mécanisme de gestion locale de l’égalité : le cas des coopératives forestières du Honduras appuyées par la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI) à travers le projet COOPFORH
Katia Fecteau et Xiomara Escot
p. 70–85
RésuméFR :
Il est de plus en plus reconnu que l’appartenance aux coopératives peut favoriser l’autonomisation des femmes sur le plan social, politique et économique. Les coopératives ont aussi le potentiel de prendre en charge la réduction des inégalités entre femmes et hommes et de devenir, consciemment et proactivement, des agentes de transformation des rapports entre femmes et hommes en leur sein et dans leurs communautés. Cet article analyse la stratégie d’égalité entre femmes et hommes du projet COOPFORH, qui a débuté en 2009 et qui vise à ce que les 27 coopératives forestières et agroforestières appuyées, à forte dominance masculine, prennent en charge la promotion de l’égalité entre femmes et hommes. L’augmentation significative du sociétariat féminin et de la proportion des femmes parmi les administrateurs élus qui a été obtenue à ce jour montre que cette stratégie semble permettre jusqu’à présent une appropriation de la motivation et des processus dans l’optique d’une réelle prise en charge des problématiques d’égalité entre femmes et hommes.
EN :
It is more and more recognized that cooperative membership can promote the empowerment of women on the social, economic and political levels. Cooperatives also have the potential to support the reduction of the disparities between women and men, and to become, consciously and proactivly, agents of transformation of relationships between women and men within them and in the communities. This article analyses the strategy of equality between women and men in the COOPFORH project, which was initiated in 2009, with the objective that the 27 largely male-dominated supported agroforest and forest cooperatives would take charge of the promotion of equality between women and men. The significant increase of women’s proportion in the membership and elected boards observed to this day indicates that the strategy seems to be allowing an appropriation of the motivation and the processes in the optics of a real coverage of the problems of equality between women and men.
ES :
Cada vez más se reconoce que la pertenencia a las cooperativas puede favorecer el empoderamiento de las mujeres en el plano social, político y económico. Las cooperativas también tienen el potencial de asumir la reducción de las desigualdades entre mujeres y hombres y convertirse, de manera consciente y proactiva, en agentes de la transformación de esas relaciones dentro de sus organizaciones y en sus comunidades. organizaciones y en sus comunidades. Este artículo analiza la estrategia de igualdad entre mujeres y hombres del proyecto COOPFORH que se inició en 2009 y tiende a garantizar que las 27 cooperativas forestales y agroforestales, con fuerte dominación masculina, apoyen la promoción de la igualdad entre mujeres y hombres. El aumento significativo de la afiliación femenina y de la proporción de mujeres entre los directores elegidos logradas hasta la fecha indica el alcance de una estrategia que permitiría apropiarse de la motivación y los procesos desde la perspectiva de un verdadero apoyo a las cuestiones de igualdad entre mujeres y hombres.
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Derecho a la Ciudad, Mujeres y Seguridad Ciudadana en los Gobiernos Locales: Los nudos críticos de las políticas locales en América Latina
Ana Falú
p. 86–97
RésuméES :
El articulo aborda las violencias en las ciudades del siglo XXI, tanto las que se experimenta como las que se temen, las cuales son problemas centrales de la sociedad y los gobiernos y afectan el ejercicio de los derechos ciudadanos. El mismo elabora alrededor de la construcción identitaria de las mujeres cómo ciudadanas, con derechos a su ciudad, a una vida sin violencias en el ámbito publico y privado. Violencias y miedos que vivencian de manera aleatoria por el solo hecho de ser mujeres en la persistencia de valores patriarcales, los cuales siguen intentando sujetarlas a significaciones de objetos de derecho y no como sujetos de derechos a sus ciudades. Finalmente se identifican los llamados nudos críticos que afectan en general al avance de las políticas de igualdad de oportunidades y derechos en la región, particularmente en los gobiernos municipales. Cierra con algunas consideraciones recuperando el aporte de las mujeres organizadas y las redes feministas especializadas en sus capacidades de incidir en la agenda internacional y local.
FR :
Cet article aborde la question de la violence dans les villes d’Amérique latine au XXIe siècle, aussi bien celle qui est vécue que celle qui est appréhendée. Cette violence est un problème central des sociétés et des gouvernements dans la mesure où elle porte atteinte aux droits des citoyens et des citoyennes. Nous entendons également analyser ici la construction identitaire des femmes en tant que citoyennes, détentrices du droit à la ville, à une vie sans violence dans les sphères publique et privée. Les violences et les peurs font partie de l’expérience des femmes et reflètent la persistance de valeurs patriarcales les confinant à être des objets et non des sujets du droit dans la cité. Nous identifierons également dans cet article les noeuds gordiens qui retardent la mise en oeuvre de politiques d’égalité des chances et des droits dans la région, en particulier du côté des gouvernements municipaux. Nous conclurons en nous penchant sur l’apport des mouvements organisés de femmes et des réseaux féministes aux programmes locaux et internationaux portant sur ces questions.
EN :
This article addresses the issue of violence in the Latin American cities in the 21st century, those that are experienced as well as those that are feared. These two types of violence that are the central problems of society and governments affect the exercise of citizenship rights. It is to analyze the identity construction of women as citizens, holders of rights to their city, to a life without violence in the public and private spheres. Violence and fear are part of the experience of women and reflect the persistence of patriarchal values, confining them to be the objects and not the subjects of law in the city. We will identify in this paper the gordian knots that retard the progress of policies of equality of opportunities and rights in the latin american region, at the level of municipal organs. We conclude on the contribution of the movements of women and feminist networks at the local and international agendas relating to these matters.
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Le rôle des réseaux sociaux dans le processus d’intégration socioprofessionnelle des femmes immigrantes qualifiées au Québec
Carol-Anne Gauthier
p. 98–110
RésuméFR :
Au Québec comme au Canada, plusieurs études soulignent que l’intégration socioprofessionnelle se fait plus difficilement pour les cohortes d’immigrants plus récents et ce, malgré leur capital humain élevé. Parmi les raisons citées dans la littérature, notons la non-reconnaissance des acquis et des compétences, le manque de réseaux sociaux, la discrimination et les préjugés. Cela est particulièrement vrai pour les femmes immigrantes qui, même à long terme, ne rattrapent ni leurs homologues masculins ni les femmes natives du pays d’accueil en ce qui a trait à l’intégration socioprofessionnelle. Cet article présente des pistes de réflexion, basées sur des écrits théoriques et des études empiriques, quant au rôle des réseaux sociaux dans le processus d’intégration socioprofessionnelle des femmes immigrantes qualifiées, notamment en ce qui a trait à la reconnaissance des acquis et des compétences.
EN :
In Québec as in Canada, many studies highlight the declining economic success of recent immigrant cohorts, despite their high human capital levels. Among the reasons quoted in the literature, we note the non-recognition of skills, the lack of social networks, discrimination and prejudice. It is particularly true for the immigrant women who, even in the long term, do not catch up either their male counterparts or the women native of the host country in the social and occupational integration. This article reflects upon the role of social networks in the socioprofessional integration process of skilled immigrant women, particulary concerning the recognition of their experiences and competences.
ES :
En Quebec como en Canadá varios estudios señalan que la integración socio-profesional es más difícil para las cohortes de inmigrantes recientes, no obstante su elevado capital humano. Entre las razones citadas en la literatura se debe indicar la falta de reconocimiento del aprendizaje y las habilidades, la carencia de redes sociales, la discriminación y los prejuicios. Esto es especialmente cierto para las mujeres inmigrantes que, incluso a largo plazo, no recuperan el retraso respecto a los hombres o las mujeres nativas del país anfitrión en lo que respecta a la integración socioprofesional. Este artículo presenta pistas de reflexión basadas en escritos teóricos y estudios empíricos en cuanto al papel de las redes sociales en el proceso de integración sociolaboral de las mujeres inmigrantes calificadas, en particular con respecto al reconocimiento de los aprendizajes y competencias.
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Mésaventure ou mauvaises habitudes ? La disparition des femmes dans les discours locaux sur l’économie sociale au Québec
Denyse Côté et Étienne Simard
p. 111–124
RésuméFR :
Les groupes de femmes du Québec ont progressivement arrimé leurs interventions à une nouvelle arène politique : la « gouvernance partagée » régionale (Côté et Tremblay-Fournier, 2011; Masson, 2001). Dès 1997, le gouvernement du Québec consacrait en effet la « place des femmes en développement régional », créant par la suite, en 2003, une obligation de résultat dans ce domaine. Parallèlement, il mettait sur pied en 1996 un fonds local de soutien à l’économie sociale pour répondre aux demandes du mouvement féministe de la Marche « Du pain et des roses ». Mais les femmes semblent avoir disparu depuis du discours local sur l’économie sociale. Cette absence se vérifie-t-elle toujours? Cet article tente de répondre à la question à l’aide d’une recherche de terrain effectuée auprès d’intervenants locaux en économie sociale.
EN :
Québec women’s groups have gradually adapted their strategies to a new political arena created by decentralized governance (Côté et Tremblay-Fournier, 2011; Masson, 2001). The government of Québec initiated in 1997 a policy aimed at « women in local development » and reinforced its accountability in 2003. At the same time and in response to the demands of the feminist March of « Bread and Roses », it started funding in 1996 local social economy projects. But women seem since to have disappeared from projects as well as from discourse on local social economy. Are women still absent from public discourse and strategies when microeconomic projects for women are central to international strategies aiming at eradicating women’s poverty? This article addresses this question with the help of qualitative data from interviews with local actors.
ES :
Los grupos de mujeres de Quebec han asegurado progresivamente sus intervenciones en una nueva arena política: la "gobernanza compartida" regional (Côté et Tremblay-Fournier, 2011; Masson, 2001). Desde 1997 el Gobierno de Quebec consagró de hecho el "lugar de las mujeres en el desarrollo regional" al crear en el año 2003 una rendición de cuentas en este campo. En forma paralela creó en 1996 un fondo local de apoyo a la economía social para responder a las demandas del movimiento feminista de la Marcha Pan y Rosas. Sin embargo, las mujeres parecen haber desaparecido del discurso local sobre la economía social. Esta ausencia ¿se verifica siempre? El artículo intenta responder esta pregunta a partir de una investigación de campo realizada entre los actores locales en economía social.