FR :
Cet article, issu de nos recherches doctorales, s’attache à comprendre les premières prises en charge, privées et publiques, d’une génération omniprésente au sein des cités industrielles du début du XXe siècle : celle des journaliers sans travail. Cette analyse s’intéresse plus particulièrement aux bureaux et agences de placement qui s’offrent comme un moyen « scientifique » et novateur de distribution de la main-d’oeuvre et de mise en rapport du travail et du capital. En effet, les socioéconomistes des années 1900 viennent redéfinir la génération des sans-travail et en l’occurrence les nouvelles politiques créées pour les soutenir. Le gouvernement du Québec, avec sa Loi relative à l’établissement de bureaux de placement pour les ouvriers mise en place dès 1910, s’inscrit, en définitive, dans cette mouvance pionnière de la sphère publique et des cadres conceptuels de la génération du « chômeur » qui annonce les programmes d’aide à l’emploi des années à venir.
EN :
This article drawn from our doctoral research attempts to shed light on the first assumptions of responsibility, both private and public, for a generation that is ubiquitous within the industrial cities of the early 20th century: the unemployed labourers. This analysis focuses more particularly on the public labour agencies, which are offered like an innovative and “scientific” tool for distributing workers and connecting work with capital. Indeed, the socio-economists of the era redefined this generation of the unemployed and the new policies created to support them. The government of Quebec, with its act respecting labour exchanges, enacted in 1910, is ultimately part of this pioneering phase of the public sphere’s conceptual frames for the generation of the unemployed, announcing the unemployment schemes of the years to come.
ES :
El artículo refleja los resultados de una investigación doctoral e intenta esclarecer los primeros apoyos, públicos y privados, dirigidos a una generación de trabajadores desocupados, omnipresente en las ciudades industriales de principios del siglo XX. El análisis se interesa particularmente en las agencias de colocación que se proponen como una herramienta "científica" e innovadora de distribución de la mano de obra y de relación entre capital y trabajo. De hecho, los socioeconomistas de la década de 1900 redefinen la generación de los "sin trabajo" y las nuevas políticas creadas para apoyarlos. El Gobierno de Québec en su Loi des bureaux de placement pour ouvriers establecida en 1910, se inscribe en última instancia en este movimiento pionero en la esfera pública y en los marcos conceptuales de la generación del "desempleado" que anuncian los programas de asistencia al empleo en los años posteriores.