C’est en passant en Mongolie avec le Transmongolien en avril 2018 (Pineau, 2018, p. 63) que Véronique Boy m’est revenue en mémoire avec son colloque en 2013 à l’Université de Paris 8 sur L’École sans murs : une autre relation entre les personnes et l’environnement dans l’espace et dans le temps, et sa thèse de 2017, S’éduquer en Bouriatie, anciennement pays nomade. À la recherche des maillons manquants. En 2019, elle revient avec fulgurance avec son ouvrage collectif L’école sans murs. Une école de la reliance (Blondeau, Boy et Potolia, 2019). Elle intitule sa postface : Du colloque à l’ouvrage. Un espace de réflexion. L’esprit d’un colloque peut se diffuser longtemps après qu’il a eu lieu… Revenons sur le questionnement qui a motivé son organisation : ces régions lointaines, sibériennes ou amazoniennes, avec leurs modèles « d’écoles écologiques », inscrites majoritairement dans des espaces où la nature tient une place encore essentielle, peuvent-elles être de quelque aide à l’école française pour s’ouvrir sur son environnement? Un dialogue peut-il s’instaurer entre les partisans de cet objectif, appartenant à des mondes si différents? (Boy, 2019, p. 249) Dialogue pas facile - pour y avoir participé - … en ville, avec des horaires serrés, des amphithéâtres dispersés, des salles pré-programmées, des habitudes pré-conditionnées et des murs pré-fabriqués! Mais l’ouvrage, paru six ans après, atteste qu’il est possible de concevoir et de vivre une école centrée sur la relation à l’environnement. L’École sans mur peut être une école de la reliance.La terre de la réalité (partie 1) peut devenir la réalité des terres (partie 2) et les Espaces métissés, des projets qui nous animent (partie 3). L’ouvrage coordonné par Dominique Cottereau (2017), Dehors. Ces milieux qui nous trans-forment. Récits éco-biographiques nés d’ateliers d’écritures, socialise des démarches narratives d’écoformation, orales et écrites en groupe, longuement mûries méthodologiquement par l’auteure. Depuis le début des années 90, et même avant, Dominique Cottereau se forme et nous forment, expérientiellement et formellement : À l’école des éléments. Écoformation et classes de mer (Cottereau, 1994). C’est donc une experte pour aider à Tirer le fil écologique de la vie (1ère partie), à le tisser et à le tramer avec des moments signifiants (2e partie) et Des éléments (3e partie) : le hamac, entre ciel et terre; le kayac, pour larguer les amarres, s’évader et se relier; l’eau, entre peur et plaisir à transmettre; la terre et son tonnerre… Autant d’expériences initiatiques qui sont beaucoup plus parlantes et motivantes que les plus beaux cours de didactique ! Il y a des risques, bien sûr. On n’a jamais rien sans rien. Un engagement amène toujours une part de risque. Or comment accompagner l'engagement dans une activité qui implique une prise de risque ? Il faut lire à cet effet Qu’apprendre de la formation des artistes de cirque? (Bézille, Froissart et Legendre, 2018). Et puis…, vous devez quand même vous nourrir, manger et boire. Ces actes quotidiens dépendent actuellement d’une lutte vitale entre agrobusiness et agroécologie. Alors, vous ne pouvez pas passer à côté de Agroécologie. Quelle écoformation de Anne Moneyron (2018), cette autre pionnière du Groupe de Recherche sur l’Écoformation (GREF) à qui l’on doit : Transhumance et éco-savoir. Reconnaissance des alternances écoformatrices (2003); La méthode Jean Moneyron : une gestuelle thérapeutique de la forme (2006); Temps de vie et transhumance. Carnets de voyage d’une Amazone (2012). L’auteure continue son voyage d’Amazone avec un grand « tour d’horizon des agricultures dites alternatives en France » pour passer à l’autrement (1ère partie). Elle détaille longuement trois recherches–actions-formations transdisciplinaires : éco-savoirs des Bergers transhumants; écoformation …
Parties annexes
Bibliographie
- Bézille, H., Froissart, T.et Legendre F. (2019) Qu’apprendre de la formation des artistes de cirque? L’expérience Fratellini : une histoire d’écoformation professionnelle en devenir. Paris : l’Harmattan, collection « Écologie et formation »
- Blondeau, N., Boy, V. et Potolia, A. (coord.) (2019). L’école sans murs. Une école de la reliance. Paris : l’Harmattan, collection « Écologie et formation »
- Cottereau Dominique (coord.) (2017). Dehors. Ces milieux qui nous trans-forment. Récits éco-biographiques nés d’ateliers d’écritures. Paris : l’Harmattan, collection « Écologie et formation »
- Galvani, P. (2019). Autoformation et connaissance de soi. Lyon : Chronique Sociale
- Honoré, B. (2019). Histoire de vie et formation de la personne. Paris : L’Harmattan, collection « Histoire de vie et formation »
- Moneyron, A. (2018). Agroécologie. Quelle écoformation ? Paris : l’Harmattan, collection « Écologie et formation »
- Pineau, G. (2019). Voyages, retraite et autoformation mondialogante. Paris : l’Harmattan, collection “Écologie et formation”
- Pineau, G. (2018). Apprendre l’ère planétaire à partir de lieux singuliers. Tour de l’hémisphère nord inspiré par le sud (25 mars - 15 mai 2018). Montréal : Éditions Maletto
- Rosa, H. (2018). Résonance. Une sociologie de la relation au monde. Paris : La Découverte