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Ce texte a pour objectif de présenter l’évolution des projets d’urbanisme en bordure de fleuves. Il témoigne en outre de la volonté d’en valoriser les rives tout en développant une mobilité durable et en favorisant le développement d’espaces touristiques et de loisirs propices au bien-être de la population. Nous nous intéressons plus spécifiquement aux promenades urbaines qui se développent le long de fleuves à Québec, à Bordeaux et à Saragosse. Que nous disent les concepts de promenade étudiés au sujet de la place de la nature dans la ville? Quelle relation à la nature est mise en scène et vécue dans ces espaces? Est-ce que la relation à la nature se manifeste dans le discours des usagers? Si oui, de quelle manière? Plus spécifiquement, nous visons à analyser les concepts développés pour chacune des promenades urbaines en soulignant les éléments relatifs à la nature et en identifiant les différences et les similitudes entre les concepts. Le résultat de cette analyse sera comparé à l’analyse de l’expérience des concepteurs, chargés de projet ainsi qu’à celle des usagers. Après avoir abordé les promenades urbaines et leur évolution dans le temps, nous caractériserons les différents concepts de promenade ainsi que l’expérience vécue par les usagers.

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Tandis que la promenade urbaine tend à définir un type d’aménagement spécifique constituant « une nouvelle tendance urbaine », la notion d’attractivité fait florès. Considérée comme un levier du développement des territoires, elle tend à devenir incontournable dans les stratégies territoriales et dans les discours des élus. Au-delà de la volonté de satisfaire les usagers, on note celle de créer des centralités attractives tout en offrant des espaces de qualité. L’objectif de cet article est de montrer, à travers l’aménagement de promenades urbaines en front de mer algérois, que la fréquentation et l’usage d’un lieu résultent de multiples facteurs. La volonté des acteurs participant à la fabrique formelle de la ville est déterminante, dans la mesure où l’aménagement influence les pratiques et que la réglementation les conditionne – ce qui n’empêche pas la spontanéité usagère. L’aménagement de la promenade des Sablettes sur un ancien terrain vague et délaissé de la baie d’Alger a engendré un attrait particulier, stimulé par une offre d’espaces entretenus et sécurisés donnant lieu à de nouvelles formes d’urbanité.

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Cet article tente de comprendre l’expérience corporelle déambulatoire à travers son rapport aux ambiances architecturales et urbaines, en prenant pour terrain les projets d’animation éphémère, ces derniers, à travers une scénographie programmée, véhiculant des ondes de (ré)animation qui façonnent et affectent la mobilité quotidienne. Les auteurs proposent de décrire l’expérience du marcheur en empruntant une optique sensible et spatio-temporelle qui intègre psychogéographie et time geography. En prenant acte des aspects sensibles et affectifs de la marche en relation avec ces ambiances éphémères, il s’agit de souligner l’intérêt et les enjeux d’un urbanisme éphémère et festif s’exprimant dans le renouveau de la marche. L’objectif principal de cet article est de mettre en exergue, à partir d’une proposition méthodologique à la croisée de plusieurs disciplines, l’aspect sensoriel de l’expérience déambulatoire, en saisissant le langage corporel et multisensoriel du marcheur ainsi que sa perception et sa représentation cognitive des ambiances.

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Cet article propose de concevoir la promenade littéraire comme un dispositif pour mettre les lecteurs en mouvement. Se situant dans la continuité des traditions philosophique et mondaine, elle se distingue d’une simple promenade par un ensemble de caractéristiques, étudiées ici à partir d’une approche sémiotique. Afin de prendre en considération le large empan des pratiques existantes, un corpus diversifié est examiné, composé de six balades littéraires développées au Québec en milieu urbain, rural ou naturel. Ceci permet d’observer les différentes facettes du dispositif : son inscription dans le territoire, son support, ses composantes plastique, textuelle et sonore, son concepteur, le but poursuivi, etc. Si certaines promenades ont un but touristique ou artistique, d’autres adoptent une démarche géocritique, dans la mesure où elles rassemblent les textes écrits sur un lieu, ou encore une démarche géopoétique, cherchant à développer le lien sensible et intellectuel à la terre, à intensifier le rapport au monde.

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Souvent perçue comme une possible pratique de développement territorial ou comme un objet culturel, la promenade relève d’enjeux divers (touristiques, patrimoniaux, sociaux) et pose la question de la participation des populations. Cet article s’attache tout d’abord à saisir la promenade à partir d’une approche épistémologique, en cherchant à comprendre les enjeux soulevés par ce dispositif pouvant être abordé en croisant les perspectives (conceptuelle, sémantique et théorique). Ensuite, l’objectif est de montrer comment la promenade apparaît comme un médium artistique et littéraire, à la fois « acte et support », un dispositif de narration de l’espace qui met en scène un imaginaire des lieux, une cartographie des interstices de la ville. Enfin, au gré de quelques déambulations sur les territoires français et québécois, la promenade devient aussi un « espace hodologique » (Besse, 2004), une forme d’interaction sociale et collective, à travers sa dimension sensorielle et corporelle, visant à créer du lien, à partager les lieux, à fabriquer des souvenirs.

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Dans les romans de Jean-Claude Izzo, la ville de Marseille telle que parcourue et décrite par le héros est bien plus que le simple décor d’une enquête policière : elle est le personnage principal du récit. En suivant les pas de Fabio Montale, une déambulation dans le quartier historique du Panier permet tout à la fois une immersion dans l’univers de l’écrivain et l’exploration d’un espace aux multiples facettes : « mémoire sociale » de la ville, quartier « gentrifié », l’ensemble a été reconstruit par l’architecte Pouillon au siècle dernier et réaménagé plus récemment dans le cadre des projets menés par Euroméditerranée. En participant à une promenade d’environ deux heures, articulée autour de pauses pendant lesquelles sont lus des extraits des romans et sont consultées les cartes issues d’un travail géolittéraire, les « promeneurs » sont amenés « sans le savoir » à faire de la géographie, mais aussi de l’histoire. Enfin, un jeu par équipes, imaginé pour les étudiants, permet même de donner un caractère ludique à cette traversée orientée du Panier.

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La promenade est aussi un protocole, un catalyseur utilisé en pédagogie et en urbanisme pour des approches collectives de lecture et de production de la ville, où la mobilisation des corps et l’engagement sont essentiels. Autrefois marginales, ces approches sensibles prennent une place importante dans nos manières d’enseigner, de diagnostiquer les territoires et de faire la ville. Elles sont analysées ici à partir d’expérimentations menées depuis une vingtaine d’années, avec différents acteurs, dans différentes situations de recherche urbaine, de design de politiques publiques et de pédagogie. Il s’agit d’apprécier les apports possibles de ces protocoles dans la pédagogie, la recherche et la fabrique urbaine, de mettre en avant leur intérêt, de repérer les risques et les limites de ces hybridations et de ces hors les murs. Les parcours géographiques apprenants font partie d’un nouvel « art des territoires » et d’une « géographie situationnelle » in vivo, dont les méthodologies et les outils sont en cours de définition.

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L’hypothèse au centre de cet article est celle d’une résonnance entre une conception de la balade et l’idée de transition à visée sociétale. Quatre exemples de balades conçues et accompagnées par des associations et des collectifs d’associations pour un public avant tout local nous servent ici de guide pour observer le cheminement de ces acteurs associatifs confrontés à divers changements. Partant du potentiel de la marche et d’une analyse du contexte national et local, nous envisagerons les spécificités des dispositifs ici considérés et chercherons à apporter des éléments de réponse aux questions suivantes, entre autres : qu’ont ces dispositifs de balade, non institutionnels, à nous apprendre sur des acteurs mis à l’épreuve d’une même problématique qui est celle de fabriquer une ville plus durable et plus juste? Quelles voies/voix proposent-ils de faire émerger au travers de leur manière de conduire le changement, ou mieux, de se conduire dans le changement?