Résumés
Résumé
Dans un long poème de quarante-trois strophes intitulé « Kiswahili », paru en 1960, le poète tanzanien Shaaban Robert rédige sa défense et illustration de la langue swahilie, à une époque où celle-ci n’est pas encore véritablement reconnue comme une langue majeure à l’échelle mondiale, en dépit des efforts de l’administration coloniale pour en faire la langue unificatrice de l’Afrique de l’Est. Shaaban a recours, dans un refrain resté très célèbre dans le monde swahili, à la métaphore du sein nourricier pour rendre compte du rapport qu’il entretient avec sa langue maternelle. Une telle image biologique, récurrente tout au long du poème, se décline en de nombreuses autres images qui sont analysées dans cet article dans la perspective d’une écologie du langage. Le poème de Shaaban nous invite à voir comment le kiswahili existe et se développe en contact avec les corps en mouvement, en relation avec des milieux et en interaction permanente avec les autres langues.
Mots-clés :
- Shaaban Robert,
- kiswahili,
- écologie des langues,
- écopoétique
Abstract
In a long poem of forty-three stanzas entitled « Kiswahili », published in 1960, the Tanzanian poet Shaaban Robert wrote his defense and illustration of the Swahili language at a time when it was not yet truly recognized as a major language on a global scale, despite the efforts of the colonial administration to make it the unifying language of East Africa. Shaaban uses, in a refrain that remains very famous in the Swahili world, the metaphor of the nurturing breast to reflect his relationship to his mother tongue. Such a biological image, recurring throughout the poem, is expressed in numerous other images which will interest us in this article from the perspective of an ecology of language. Shaaban’s poem invites us to see how kiswahili exists and develops in contact with moving bodies, in relation to environments and in permanent interaction with other languages.
Keywords:
- Shaaban Robert,
- kiswahili,
- ecology of languages,
- ecopoetics