Résumés
Résumé
Célébré comme l’un des grands auteurs francophones africains du XXe siècle, Léopold Sédar Senghor a longtemps bénéficié d’une forme d’immunité concernant son action politique en tant que président de la République du Sénégal (1960-1980). Or, deux décennies durant, face à une opposition essentiellement de gauche contestant son pouvoir dans une Afrique officiellement décolonisée mais en proie à de nouvelles dépendances, le « poète-président » s’efforça d’assurer son hégémonie politique par tous les moyens. Cet article entend relire Senghor en action – à l’aune de ses allocutions publiques, d’entretiens qu’il accorda à la presse ou encore de documents qu’il rédigea au nom de l’État-parti – afin de confronter sa théorisation du pouvoir avec l’action politique de son régime.
Mots-clés :
- Léopold Sédar Senghor,
- Sénégal,
- décolonisation,
- 1968,
- mouvements de gauche,
- université de Dakar,
- Omar Blondin Diop,
- néocolonialisme français
Abstract
Celebrated as one of the great French-speaking African authors of the 20th century, Léopold Sédar Senghor has long enjoyed a form of poetic immunity for his political record as President of the Republic of Senegal (1960-1980). However, for two decades, contested by a mainly left-wing opposition challenging his power within a newly dependent post-independence Africa, the "poet-president" sought to ensure his political hegemony by all means. This article aims at rereading Senghor in action – in the light of public speeches he delivered, interviews he gave to the press, and documents he wrote on behalf of the party-state – to confront his conception of power with the political action of his administration.
Keywords:
- Léopold Sédar Senghor,
- Senegal,
- decolonization,
- Global Sixties,
- left-wing politics,
- University of Dakar,
- Omar Blondin Diop,
- French neocolonialism