Résumés
Résumé
Cet article vise à analyser la mondialité de la langue française à partir des manifestes littéraires publiés en France au début du xxie siècle. L’intérêt majeur est ainsi de dépasser l’opposition sommaire entre écrivains francophones du Nord et du Sud en proposant une lecture croisée des postures manifestaires d’auteurs dans le champ littéraire français contemporain. La mondialité, bien au-delà d’un engagement (politique, idéologique, identitaire et géographique) franco-francophone relatif à la prétendue crise de la langue française face à l’anglais, est surtout poétique et sociologique. Poétiquement, les auteurs revendiquent un cosmopolitisme en faveur de la déterritorialisation de l’imaginaire linguistique, qui pourrait favoriser dans le même temps l’avènement d’une communauté post-francophone. Sur le plan sociologique, les écrivains français soulignent l’apport des écrivains francophones qui, tout en se félicitant de l’hospitalité du « méridien » littéraire alors renforcé à l’international, dénoncent leur marginalisation par les institutions.
Abstract
This article aims to analyze the globality of the French language as made visible in literary manifestos published in France at the beginning of the 21st century. Its main purpose is to overcome the binary opposition between Francophone writers from the North and from the South by proposing a cross-reading of several authors’ postures in the contemporary French literary field. This globality goes beyond a Franco-Francophone (political, ideological, identity and geographic) commitment to the French language in the context of its alleged crisis in the face of English, and is above all poetic and sociological. Poetically, the authors call for a cosmopolitanism that favors the deterritorialization of the linguistic imagination, and could at the same time promote the advent of a post-Francophone community. On sociological level, French writers salute the contributions of Francophone writers who, while welcoming the hospitality of this internationally reinforced literary « meridian », denounce their marginalization by institutions.