Résumés
Abstract
This article starts from two premises: that the almost exclusive reliance on the novel in several of the dominant elaborations of world literary models gives a very partial view of the global circulation of literature and, consequently, that much can be gained through analyses of complementary or alternative media and, secondly, that certain arguments within postcolonial literary studies on the circulation and audiences of African literature are inadequately grounded empirically. Taking the literary magazine Transition as an example – and more precisely its first, Ugandan, period –, this article seeks to make a contribution to both fields. Through discussion of the publication’s content and its circulation pattern, it shows that most of the authors published came from African countries, but also included British, American and Caribbean contributors; that poetry was its most represented literary genre, even as the magazine published seminal prose material; that the magazine’s readers, many of whom interacted actively, were found across the African continent and in Europe and the U.S.A.; and that Transition combined characteristics of « little » and « big » magazines. These empirical findings, the article argues, raise questions about key issues in world literary as well as postcolonial literary conceptualization – such as the status of the nation or the national field in world literary studies, the limitations of the notion of « literature » they use, and the relationship between (post-)colonial and « imperial » channels for production and circulation of literary artefacts.
Keywords:
- Transition,
- World literature,
- East Africa,
- postcolonial literature,
- little magazines,
- print culture
Résumé
Un double constat critique est à l’origine de cet article. D’une part, l’appui quasi exclusif sur le roman dans plusieurs modèles dominant le champ de la mondialisation des littératures ne repose que sur une vision très partielle de la circulation de la littérature à l’échelle globale, d’où l’intérêt d’élargir les terrains d’analyse à des supports alternatifs ou complémentaires. D’autre part, certains arguments avancés dans les études littéraires postcoloniales sur la circulation et les publics de la littérature africaine restent insuffisamment fondés empiriquement. En prenant comme terrain d’enquête le magazine littéraire Transition, et plus précisément sa première période ougandaise, le présent article voudrait contribuer aux deux domaines. Explorant les contenus et les modes de circulation de ce périodique, il montre que la plupart des auteur·e·s qui s’y voient publié·e·s viennent de pays africains, quand d’autres contributeur·ice·s sont britanniques, américain·e·s et caribéen·ne·s ; que si le magazine publie des textes fondateurs en prose, la poésie reste le genre littéraire le plus représenté dans ses colonnes ; que ses lecteurs et lectrices, dont une bonne part interagit activement, vivent sur le continent africain, mais aussi en Europe et aux États-Unis ; et qu’il associe enfin certaines caractéristiques d’une « petite revue » à d’autres, propres à un magazine plus commercial. Ces résultats empiriques permettent d’interroger différents paramètres au centre des conceptualisations propres à la mondialisation des littératures et aux approches postcoloniales, tels que le statut de la nation ou du champ national, les limites de la notion de « littérature » telle qu’elle s’y voit définie, ou les relations entre des modes (post-)coloniaux et « impériaux » de production et de circulation des objets littéraires.
Mots-clés :
- Transition,
- mondialisation des littératures,
- Afrique de l’Est,
- littérature postcoloniale,
- petite revue,
- culture de l’imprimé
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