Résumés
Résumé
L’intérêt de Sony Labou Tansi pour le kinguinzila, théâtre traditionnel de « guérison », trouve des échos dans sa production dramatique, notamment au travers de la mise en place d’un espace que l’on peut qualifier de mystique. Dans La Parenthèse de sang, en particulier, les personnages se trouvent coincés dans un entre-deux qui les force à faire évoluer leurs positions. En effet, des soldats font irruption dans un village à la recherche d’un rebelle – Libertashio – qui, selon l’opinion générale, est pourtant déjà enterré. Dès lors qu’ils contredisent les soldats, les villageois sont condamnés à mort au premier acte et tout le reste de la pièce correspond à l’attente de leur exécution. Cet article tente de montrer que Sony Labou Tansi se sert du genre théâtral pour faire jouer la tension entre individuel et collectif, la pièce mettant en avant expérience mystique des condamnés et dynamique messianique de la figure du héros absent. Le fou empli de voix et le tombeau vide qu’il protège reprennent ainsi des motifs connus de la mystique tout en les replaçant dans le contexte bien particulier des dictatures militaires.
Abstract
Sony Labou Tansi has shown an interest for kinguinzila, a traditional form of « healing » theatre. This kind of ritual finds an echo in his own theatrical plays, as they display on the stage a space that borders on the mystical. It is especially visible in La Parenthèse de sang, where the characters get stuck in a twilight zone which, in turn, forces them to shift their positions. A group of soldiers barges in a village looking for a rebel – Libertashio – who according to popular knowledge is already dead and buried. From then on,anyone contradicting the soldiers’ assertion is sentenced to death and the whole length of the play corresponds to the gap in time between sentence and execution. In this perspective, as the mystical experience of the condemned persons takes its course, a messianic dynamics unfolds around the absent hero. This article therefore explores Sony Labou Tansi’s use of the dramatic genre in order to reveal the tension between individual and collective forces. The madman filled with voices and the empty tomb he is protecting thus draw on well-known features of mysticism while replacing them in the specific context of military dictatorship.
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