Résumés
Résumé
L’article examine les stratégies et modes narratifs qui montrent comment, après 1994, la « nouvelle » Nadine Gordimer explore une palette diversifiée de motifs, de situations et de personnages dans des tonalités moins tranchées que dans la plupart de ses précédents recueils de nouvelles. Son ancien « ego transparent » a maintenant beaucoup perdu de son aplomb monolithique pour emprunter des pistes mineures en quête de traces à moitié ensevelies et d’une « liminalité » qui n’est plus nécessairement associée au monde noir ou à la dissidence blanche. S’ils peuvent sembler étranges ou négligeables, les fragments d’expérience humaine ou animale représentés trouvent souvent leur place dans ce cadre défini par Njabulo Ndebele comme la « redécouverte de l’ordinaire » et, dans une perspective plus large, s’alignent sur l’épistémè post-apartheid et postcoloniale qui se défie des polarités hiérarchiques et des récits totalisants. Tout en s’éloignant du politiquement « spectaculaire » et du spectre de la pigmentation, les textes illustrent également les modalités selon lesquelles l’Afrique du Sud contemporaine s’inscrit dans une dialectique cruciale entre le local et le global.
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