FR :
Le monde occidental, et plus particulièrement l’Europe, comprend souvent la mondialisation libérale comme un processus inédit qui saura, à terme, mettre fin au règne de la politique traditionnelle. Ce texte interrogera l’idée d’une progressive disparition de la guerre, à l’aide des réflexions de Raymond Aron sur le sujet. Dans une première partie, nous verrons comment les concepts de « procès » et de « drame » offrent une méthode d’analyse des développements historiques. Puis, dans une seconde partie, nous appliquerons cette grille de lecture à trois grandes causes de conflit (à savoir les passions, l’intérêt économique et les principes) pour montrer que les espérances iréniques doivent se montrer prudentes. La pacification européenne elle-même ne permet pas d’anticiper une fin de la guerre.
EN :
The West, and especially Europe, often understands globalization as a new process that will eventually challenge the domination of traditional politics. This paper will attempt to question the idea of a gradual disappearance of war in human affairs, using Raymond Aron’s thoughts on the subject. In the first part we will see how the concepts of “procès” (process) and “drame” (drama) provide a method to analyze historical developments. Then, in a second part, we will apply such concepts to three general causes of conflict (namely passions, economic interests and principles) to show that pacifistic hopes must be refrained. Even the pacification in Europe does not mean an end of war.
ES :
En el mundo occidental, y en particular en Europa, a menudo se concibe la globalización liberal como un proceso inédito que tarde o temprano pondrá fin a la política tradicional. Basándose en las reflexiones de Raymond Aron, este artículo cuestiona la idea de la desaparición progresiva de la guerra. En la primera parte se revela cómo los conceptos de “proceso” y de “drama” proporcionan une método de análisis de la evolución histórica. En la segunda parte se aplican dichos conceptos a tres grandes causas de conflicto (las pasiones, el interés económico y los principios) y se demuestra que, incluso en Europa, la pacificación no significa el fin de la guerra.