Comptes rendus : Économie internationale

Bayne, Nicholas et Stephen Woolcock (dir.), The New Economic Diplomacy. Decision-Making and Negotiation in International Economic Relations, coll. Global Finance, 2e éd., Aldershot, Ashgate, 2007, 391 p.[Notice]

  • Raúl Bernal-Meza et
  • Gustavo Masera

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  • Raúl Bernal-Meza
    CERIAL, Mendoza, Argentine

  • Gustavo Masera
    CERIAL, Mendoza, Argentine

Ce livre est une version mise à jour et approfondie de celui qui a paru avec le même titre en 2003. Il réunit des analyses sur la diplomatie économique, groupées en 19 chapitres, rédigés par dix spécialistes sans compter les éditeurs eux-mêmes. Il reprend la même structure, mais les chapitres à caractère universitaire ont été simplifiés ; quelques cas d’études ont disparu et d’autres sujets ont été annexés ou inclus. Ont ainsi été ajoutés une étude académique sur les investissements et, entre les chapitres « professionnels », des cas d’études sur les affaires dans la diplomatie économique. Les pays en développement, enfin, reçoivent plus d’attention, avec des chapitres qui abordent les cas de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la Thaïlande et de Singapour. De nouvelles études de cas sur les agences internationales ont aussi été incorporées. Le livre est complété par un chapitre sur l’avenir de la diplomatie économique, avec lequel cette édition a gagné en amplitude thématique et géographique. Parmi les nouveaux chapitres ou ceux qui montrent des changements substantiels par rapport à la version de 2003, on peut notamment signaler les suivants : Dans « Non-State Actors in Economic Diplomacy », K. Macdonald et S. Woolcock expliquent que le rôle de l’État dans la construction des politiques et la diplomatie économique a changé, par la pression des groupes d’intérêt (acteurs non étatiques des affaires, du monde du travail et de l’agriculture) qui s’associent pour faire du lobbying et promouvoir leurs propres intérêts auprès du gouvernement. Ils analysent l’évolution de ces groupes sur les plans national et transnational et montrent que le renforcement de la participation de ces acteurs dans la diplomatie économique a créé de nouvelles expériences et provoqué des changements normatifs dans les trois tensions déjà signalées dans l’édition de 2003 et qu’ils reprennent ici : dans le domaine économico-politique, l’interne-international et l’étatique-non étatique. Pour sa part, M. Donnelly dans « Making Governments Policy. A Case Study of the G8 », considère le G8 comme un bon cas d’étude de la façon dont se développe la politique extérieure de caractère multilatéral. Il souligne les caractéristiques de cette structure institutionnelle, la présentant comme l’un des organismes supranationaux de plus grande influence internationale. Observant leur caractère informel, flexible et réduit, l’attention se concentre sur ses sommets annuels, qui sont consacrés à la discussion d’un sujet particulier. En passant en revue plusieurs de ces sommets, l’auteur montre la continuité qui a existé sur deux sujets, le développement de l’Afrique et le changement climatique, et conclut que le fait d’avoir mis l’accent sur des sujets d’importance critique et globale a été la meilleure garantie que le G8 continuera d’être une instance essentielle. Reinhard Quick analyse quant à lui le rôle de la diplomatie économique dans les affaires internationales et prend l’industrie chimique comme cas d’étude dans « Business in Economic Diplomacy ». Cette industrie est caractérisée par un important degré de régulation aux niveaux locaux, régionaux et internationaux, à travers des protocoles et régimes internationaux ; et elle est étroitement liée aux questions de l’environnement. L’auteur montre des exemples de la participation de la société civile dans les négociations internationales, pour signaler son influence sur les politiques des gouvernements et sur le Programme des Nations Unies pour l’environnement (pnue) et l’Organisation mondiale du commerce (omc). Il conclut que dans ce domaine un processus aura d’autant plus de succès et de transparence qu’il acceptera le rôle du gouvernement et d’autres participants, comme les représentants du secteur privé et les organisations non gouvernementales. S. Woolcock analyse la diplomatie économique à plusieurs niveaux dans « Multi-level Economic Diplomacy. …