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Ce livre, rédigé sous la direction de Denis Lacorne, est un ouvrage pluridisciplinaire qui se donne pour objectif d’explorer les limites, mais aussi les succès, de l’une des plus vieilles démocraties du monde. Il fait une large place au rêve américain. Celui-ci existe toujours mais, comme le dit Lacorne dans sa postface, il n’est plus seulement la promesse d’un emploi ou d’une promotion sociale. Il est aussi une quête d’identité et, en ce sens, il est inséparable d’un multiculturalisme bien pensé.
Cet ouvrage est, on l’a dit, pluridisciplinaire et s’articule en neuf parties, après une introduction dans laquelle Denis Lacorne revient sur la devise américaine, qui est, comme chacun sait, E pluribus unum et non pas, comme on le prétend trop souvent, In God We Trust.
La première concerne les fondements politiques et constitutionnels du régime américain. Elle est consacrée à la séparation des pouvoirs, au fédéralisme, aux élections présidentielles et législatives et au système judiciaire si particulier.
La deuxième aborde la question de l’immigration dans toutes ses composantes : les politiques d’immigration par rapport à la notion de citoyenneté, puis l’immigration récente des Latinos, des Asiatiques et des Français.
Dans la troisième partie, les auteurs s’intéressent aux notions délicates de la race, de l’ethnicité et de la démographie. Après une étude consacrée au recensement, ils abordent à la fois la désagrégation raciale, la discrimination positive et l’avenir démographique des États-Unis, qui est une question essentielle pour la survie de n’importe quel État.
La quatrième partie se penche sur le sujet ô combien difficile du rêve américain. Après un rappel de la pertinence des analyses de Tocqueville, c’est l’occasion de dire que, en particulier depuis les attentats du 11 septembre, les États-Unis en sont à un tournant, notamment au regard des questions de politiques urbaines et de l’État providence.
L’étude des États-Unis ne pourrait pas faire fi de la question religieuse. C’est la cinquième partie qui y est consacrée avec des analyses de la diversité religieuse, des rapports existants entre la religion et la politique et des nouvelles formes de religiosité. Sur ce thème on regrettera seulement que des développements ne soient pas consacrés à la question de la franc-maçonnerie dont on sait qu’elle a une place si particulière dans l’histoire et dans la société américaines.
La sixième partie analyse les différentes facettes de la politique étrangère. Il y est successivement question des principaux acteurs de la prise de décision dans la formulation de la politique étrangère, de la sécurisation du monde à travers la Pax americana, et des différentes écoles de pensée et doctrines politiques.
La septième partie envisage pour sa part l’économie sous l’angle du recrutement des élites, du complexe militaro-industriel, de la globalisation (dans ses rapports à l’américanocentrisme) et des forces et faiblesses de l’économie américaine.
Dans la section suivante, c’est le rôle des médias qui est disséqué à travers les tendances lourdes de l’information dans les mass media et des arts et cultures populaires.
En dernier lieu l’ouvrage traite de la littérature américaine au regard du roman, de la poésie et de la littérature multiculturelle. Ce riche panorama est complété par des points de vues personnels sur la littérature américaine, par l’expérience d’un professeur d’anglais ou encore une présentation de la littérature américaine vue de France.
On a aussi beaucoup apprécié la présence d’une chronologie sélective, d’une bibliographie, d’un index des noms et des lieux et organisations ainsi qu’un index des arrêts de la Cour suprême.
Au terme de la lecture, on ne peut qu’éprouver un sentiment d’insatisfaction et de gêne tant il est difficile, dans les limites nécessairement trop brèves d’un article, de rendre fidèlement et parfaitement compte de la richesse d’un tel ouvrage. On ne peut donc qu’en conseiller la lecture. Bref un livre à posséder dans sa bibliothèque !