Résumés
Résumé
Le concept d’empire polarise la réflexion sur les relations internationales contemporaines, principalement autour de la politique étrangère américaine après le 11 septembre. Une façon d’investir cette actualité en termes critiques revient à mettre en perspective l’idée impériale comme constitutive d’une irréductibilité des rapports de pouvoir entre les nations. À travers sa propre pensée et ses effets spéculaires sur le génie politique « néoconservateur », Machiavel est discrètement, furtivement mais intimement, au coeur d’un tel investissement. Avec lui, la forme impériale de conduite de l’action internationale passe pour la réponse logique la plus éprouvée du politique face à l’inépuisable incertitude du monde. Elle révèle, par la même occasion, sa propre fragilité, celle d’un qui-vive permanent pour lequel il n’est de meilleur « remède » que celui qui réduit le rapport aux autres à une pure intelligence stratégique.
Abstract
The concept on empire focuses the debate on contemporary international relations, and mainly on the United States’ post 9/11 foreign policy. In terms of philosophical analysis, this means putting into fundamental perspective the imperial purpose as a part of solution to the problem of peace keeping in the world today. Through his own vision and his underground influence upon the neoconservatives, Machiavelli’s thought appears as the matrix of this political operation. According to him, the imperial modus of international action control makes sense as the most tested logical answer to the permanent uncertainty and ambiguity of the world. It reveals at the same time its own brittleness, which can only be assumed with a radical strategic approach of foreign policy.