Comptes rendus : Théorie, méthode et idées

Wilkinson, Rorden (dir.), The Global Governance Reader, New York, Routledge, 2005, 348 p.[Notice]

  • Deniz Akagül

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  • Deniz Akagül
    Faculté des Sciences économiques et sociales
    Université de Lille 1, France

Cet ouvrage composé d’articles publiés entre 1992 et 2003 par des spécialistes reconnus, vise à fournir aux lecteurs des grilles d’analyse pour comprendre la problématique de la gouvernance mondiale à partir des tendances contemporaines. La problématique est traitée en détail, à travers ses facettes multiples qui mobilisent les chercheurs des différentes disciplines en sciences sociales. Il dresse un état des lieux des débats sur la signification de la gouvernance mondiale, sur sa forme actuelle ainsi que sur le rôle des acteurs étatiques et non étatiques, pour s’interroger enfin sur les perspectives qu’offre une contribution accrue de la société civile dans un contexte marqué par des appels grandissants pour la transparence et la démocratie. À côté de ces approches globales y figurent d’autres analyses plus spécifiques axées sur des sujets comme la gestion des crises humanitaires, la réduction de la pauvreté, les problèmes posés par la globalisation de la finance, les questions sanitaires et le changement climatique. Les contributions entrecroisent les quatre grandes catégories d’approches apparaissant dans la littérature, bien que les frontières ainsi dressées soient parfois perméables et qu’apparaisse souvent un certain chevauchement thématique à travers les analyses. Tout d’abord, l’approche en termes de régimes et d’institutions internationales, familière aux étudiants des relations internationales, qui se focalise sur les comportements des États-nations sur la scène internationale. L’étude de l’évolution de la gouvernance mondiale qui constitue le deuxième type d’approche va au-delà, en tenant compte d’autres sources de pouvoirs qui influencent l’évolution des institutions internationales qui ne sont perçues que dans leur dimension interétatique. Quant au troisième type d’approche, il articule la problématique de la gouvernance mondiale avec le processus de globalisation et la recomposition de la hiérarchie des pouvoirs. Enfin, le quatrième type d’approche s’appuie sur une critique du système en place, pour explorer les voies alternatives, en considérant le potentiel d’une société civile globalisée susceptible d’exercer une pression en direction des structures institutionnelles plus démocratiques. Le plan de l’ouvrage constitué au total de dix-sept articles, est organisé en deux parties. Les concepts exposés dans la première partie de façon rigoureuse, permettent de mieux comprendre les problèmes de la gouvernance mondiale analysés dans la deuxième partie. Le chapitre introductif de Wilkinson qui offre une vision synthétique des thèmes abordés par la suite est suivi par la première partie de l’ouvrage qui procède en trois temps, pour présenter les différents concepts sur la gouvernance mondiale figurant dans la littérature. Tout d’abord, dans un premier temps, l’exploration du terrain est effectuée par trois contributions dont la première est tirée du rapport de la Commission sur la gouvernance mondiale. Le rapport identifie les différents défis auxquels l’humanité est confrontée, à travers les transformations qui concernent en particulier les domaines militaire, économique, social et environnemental. Le deuxième article met l’accent sur le rôle des acteurs non étatiques sur la scène mondiale, tandis que le troisième article analyse l’usage du terme de « gouvernance » dans les milieux politiques, pour insister plus spécifiquement sur le sens de la « bonne gouvernance » et de la « gouvernance mondiale ». La deuxième sous-partie, constituée elle aussi de trois articles, est intitulée « les silences, les possibilités et les défis ». Le premier s’intéresse à ce qui pourrait se faire pour favoriser une gouvernance efficace et responsable, en explorant les rôles joués par les différents acteurs, notamment par les directions des institutions internationales qui expliqueraient l’évolution actuelle. Les dimensions morales et éthiques de la problématique sont abordées dans le deuxième article. Ce dernier souligne l’importance de la renonciation à la force, de la protection des droits de l’Homme, de la production des biens publics internationaux, de la …