Après une présentation des éditeurs et six chapitres, dont deux rédigés par Rubio et Kaufman eux-mêmes, cet ouvrage analyse les éléments de changement et de continuité pendant la première partie du gouvernement du président Vicente Fox dans ses agendas économique, politique et de relations internationales. L’axe central est l’impact qu’a provoqué la fin de la domination du Parti révolutionnaire institutionnel (pri), qui avait contrôlé pendant 70 ans la vie politique mexicaine. Selon Luis Rubio (Democratic Politics in Mexico. New Complexities), l’élection de Fox a été le point culminant d’un processus de réformes internes qui, lancé par le pri vers le milieu des années 80, a rendu possible ce triomphe et miné son propre pouvoir de contrôle politique. L’alena aurait joué le rôle principal dans les années 90, en modifiant les aspects politiques du contrôle interne et qui aurait favorisé une plus grande ouverture et une modernisation accélérée de l’économie. Mais le nouveau président a promis des changements sans jamais les définir et il a fait surgir davantage d’espoirs que de satisfactions. Sa victoire a changé la réalité du pouvoir, mais non les institutions politiques nationales. Le pouvoir a émigré vers d’autres secteurs : les gouverneurs d’État, les moyens de communication, la Cour suprême et le pouvoir judiciaire en général. Malheureusement, Fox a maintenu des politiques similaires à celles du passé, et la vie économique mexicaine a changé très peu sous son gouvernement. Les progrès électoraux n’ont pas été transformés en bénéfices pour les citoyens. Ainsi, l’avenir du système politique mexicain est incertain, même si un retour au vieux style autoritaire peut être exclu. Dans le chapitre 2, Fox’s Economic Agenda. An Incomplete Transition, Edna Jaime signale que vingt ans après le début de l’ouverture de l’économie mexicaine, la transition reste incomplète. L’analyse de l’agenda économique montre que la politique économique est contradictoire. En 2003, en dehors de la stabilité macroéconomique, le pays affiche une économie de plus en plus dépendante de celle des États-Unis. L’auteur conclut qu’il est difficile d’être optimiste sur la performance future de Fox. Juan Pardinas, auteur du chapitre 3, Fighting Poverty in Mexico. Policy Challenges, explique que, malgré les changements économiques, 51 % de la population vivait en 2002 dans la pauvreté. Selon l’auteur, le meilleur chemin pour assurer l’avenir de la démocratie et du libre marché au Mexique est de briser le cycle récurrent de la pauvreté. Au début de l’an 2000, les subventions électriques absorbaient 15 % du budget, alors que tout le programme d’aide sociale représentait seulement 2,1 % et 57,8 % de la population n’avait aucun type de couverture de santé, ni publique ni privée. Le chapitre 4 est le premier des trois suivants qui abordent la politique extérieure. Les observateurs s’entendent sur le fait que le vrai domaine des changements, quant à la substance et aussi au style, a été l’agenda de politique extérieure. D’après Andrés Rozental (Fox’s Foreign Policy Agenda. Global and Regional Priorities), Fox a fixé six objectifs fondamentaux pour son gouvernement : projeter au monde une image différente du Mexique ; promouvoir la démocratie et les droits de l’homme comme valeurs universelles ; resituer la relation avec le reste de l’Amérique du Nord, et établir un nouveau dialogue avec ses deux grands partenaires ; défendre les intérêts des Mexicains résidant aux États-Unis (qui sont environ 20 millions) ; promouvoir un profil plus actif du Mexique au sein du système multilatéral et intégrer la politique extérieure dans les objectifs de développement économique. D’après l’auteur, nombre d’objectifs gouvernementaux ont été atteints. Mais on doit signaler que d’autres auteurs voient toujours de nombreux …
Rubio, Luis et Susan Kaufman Purcell (dir.), Mexico Under Fox, Boulder, co, Lynne Rienner Publishers, 2004, 178 p.[Notice]
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Raúl Bernal-Meza
Cerial, Mendoza, Argentine