Résumés
Résumé
Prenant pour objet L’Allemagne au-dessus de tout et L’éducation morale, la présente étude entend démontrer que les relations internationales sont pour Durkheim un objet sociologique comme les autres (application du normal et du pathologique, mise en évidence des contraintes morales et juridiques imposées par le milieu international lui-même instituant un ordre). Toutefois, le sociologue ne considère pas l’humanité comme une société constituée et il fait de l’État une structure indépassable à long terme. Cette analyse de la pensée durkheimienne et non à partir de cette dernière dépasse la simple référence à la Division du travail social. Elle entend critiquer deux idées tenaces : Durkheim occulterait totalement les relations internationales de sa sociologie, Durkheim défendrait l’idée d’une société internationale fonctionnant comme les groupes nationaux.
Abstract
Based on L’Allemagne au-dessus de tout and L’éducation morale, the paper demonstrates that international relations, for Durkheim, are a genuine sociological object : he applies concepts of normal and pathological and demonstrates that moral and legal constraints imposed by the international environment institute an order. Nonetheless, Durkheim does not conceive humanity as a constructed society, and the State, for him, is an undefined structure. This analysis of Durkheim emphasizes a sociological current which is more modern thant the simple social division of labour. It also criticizes two important ideas : that Durkheim hid the implications of his sociology for international relations ; and that Durkheim defended the idea of an international society that functioned similarly to the national level.