Études stratégiques et sécurité : Le Conseil de sécurité des Nations Unies et la maîtrise de la force armée. Dialectique du politique et du militaire en matière de paix et de sécurité internationale.Novosseloff, Alexandra. Bruxelles, Bruylant, 2003, 660 p.[Notice]

  • Saïd Hamdouni

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  • Saïd Hamdouni
    Université des Sciences sociales Toulouse 1

Tiré de la thèse de doctorat soutenue en décembre 1999 sous la direction du professeur S. Sur, l’ouvrage relatif au « Conseil de sécurité des Nations Unies et la maîtrise de la force armée » coïncide avec le débat qui bat son plein sur l’utilité de l’onu et de son Conseil de sécurité (cs) après l’invasion et l’occupation de l’Irak par deux membres permanents de l’Organisation. Occupation qui s’est faite sans autorisation et sans mandat du Conseil ; instance suprême de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Cet ouvrage apporte un éclairage circonstancié sur les raisons de l’inefficacité de cette institution. L’auteur part de l’analyse de la relation entre le politique et le militaire au sein de l’Organisation. Il en conclut que l’absence des compétences militaires de l’onu a imprimé un caractère seulement politique au Conseil. Dans l’esprit de la Charte, il est un organe de dissuasion. L’action coercitive n’intervient qu’en dernier recours. L’auteur articule sa réflexion autour de trois axes : le premier est relatif à la mise en place des structures et des fonctions politico-militaires du Conseil de sécurité, le deuxième porte sur les actions du Conseil de sécurité pour maintenir la paix et la sécurité internationales et le troisième a trait au renforcement des moyens du Conseil. Ces trois axes correspondent aux trois parties de l’ouvrage qui sont élaborées suivant une démarche chronologique. Dans la première partie, l’auteur s’est attelé à mettre en lumière les problématiques de la construction de l’onu, les logiques et contradictions de la Charte et son impasse. D’abord la thématique de la construction part de la question de savoir si les rédacteurs ont construit une organisation politique qui s’appuie sur le militaire pour faire appliquer ses décisions ou alors une organisation simplement politique dans laquelle le militaire n’occuperait qu’un rôle marginal. Pour démontrer cela, Novosseloff recourt à une démarche qui remonte aux origines de la construction de l’Organisation en suivant l’évolution des positions politiques des États sortis vainqueurs de la guerre. Il en ressort que sur le plan militaire, les États fondateurs ont complètement écarté l’idée d’une armée ou d’une force internationale pour lui préférer la solution que les États fournissent des contingents nationaux à l’onu et la direction politico-militaire serait assurée par les cinq grands États du Conseil de sécurité. Ensuite, l’auteur émet l’hypothèse selon laquelle l’onu a été conçue pour défendre d’abord les intérêts des grandes puissances (cela n’est pas une révélation). En effet, le Conseil de sécurité est sous le contrôle des cinq membres permanents qui disposent du droit de veto. Il est logique qu’ils aient un contrôle plus important sur l’Organisation que les autres États. Les attributions, les pouvoirs et les dispositions du Chapitre vii ne feront que renforcer cet état de fait. Tout cela amène l’auteur à conclure qu’on est en deçà d’un système de sécurité collective, il s’agit plutôt d’un système de défense collective. Enfin, la conséquence logique d’une telle situation ne peut qu’acheminer le système de sécurité dans l’impasse et l’échec de la mise en place du Comité d’état-major et des négociations des accords spéciaux. Cela, bien évidemment, prive le Conseil de sécurité d’un outil militaire pour faire respecter ses décisions et mener ses actions. L’auteur conclut cette première partie sur la mise en place des structures et des fonctions politico-militaires de l’Organisation par le fait que cette dernière répondait à certaines préoccupations telles que l’association de l’urss, l’aide à la reconstruction et au rétablissement de la paix dans le monde... Dans la deuxième partie, A. Novosseloff se livre, de manière toujours chronologique, …